La peur de la contagion gagne Wall Street

Par La Tribune Gestion de Patrimoine  |   |  552  mots
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La Bourse de New York termine en baisse de plus de 3%.

 

Wall Street a chuté de plus de 3% mercredi, effaçant ainsi d'un coup les gains cumulés depuis le début de la semaine, l'envolée du rendement des obligations italiennes ayant ravivé les craintes d'une contagion de la crise de la dette de la zone euro.

 

L'indice Dow Jones des 30 industrielles a cédé 3,20%, soit 389,24 points, à 11.780,94. Le S&P-500, plus large, a perdu 46,82 points, soit 3,67%, à 1.229,10. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 105,84 points (-3,88%) à 2.621,65.

Tous les indices sectoriels S&P ont fini dans le rouge, celui relatif aux sociétés financières ayant le plus chuté (-5,44%), les investisseurs se débarrassant des valeurs bancaires en raison de leurs inquiétudes concernant l'exposition à la dette européenne.

L'indice bancaire KBW a de son côté plongé de 5,90%.

Les rendements des obligations d'Etat italiennes à 10 ans ont dépassé mercredi le seuil critique de 7%, avec un pic de 7,502% en séance, le soulagement provoqué par l'annonce du prochain départ de Silvio Berlusconi ayant cédé le pas à l'inquiétude.

L'insistance du chef du gouvernement sur la tenue d'élections plutôt que sur la mise en place d'un gouvernement intérimaire est considérée comme étant synonyme d'une instabilité prolongée et d'un report dans la mise en oeuvre de réformes économiques.

"Les intervenants sur les marchés essaient de comprendre ce qui se passe et quelles pourraient être les possibles ramifications de la situation", a noté Robbert Van Batenburg, chargé de la recherche actions chez Louis Capital.

"Nous n'avons aucune vision claire des choses (...) la situation est très mouvante avec des responsables politiques au centre du jeu."

LES OBLIGATIONS ITALIENNES, UN AUTRE "INDICE DE LA PEUR"

L'Italie a remplacé la Grèce comme épicentre de la crise de la dette de la zone euro, puisqu'un rendement de 7% sur des obligations souveraines à 10 ans est considéré par beaucoup d'investisseurs comme insoutenable sur la durée.

Ces dernières années, la Grèce, l'Irlande et le Portugal ont chacun à leur tour été contraints d'appeler à l'aide internationale après avoir vu le coût de leur dette franchir ce seuil.

Reflétant l'anxiété des marchés, l'indice de volatilité du CBEO, surnommé "indice de la peur", a bondi de 31,59%, sa plus forte hausse quotidienne depuis la mi-août.

Cet indice évolue généralement de manière opposée à celle du S&P 500, les courtiers s'en servant pour se couvrir contre une baisse des actions.

"Les obligations italiennes peuvent également considérés comme un indice de la peur à côté du VIX et, en ce moment, elles montrent que cette peur est grande", a déclaré Charles Reinhard (Morgan Stanley Smith Barney).

Du côté des valeurs, l'action General Motors a perdu 10,9% à 22,31 dollars après que le constructeur automobile a déçu les marchés par ses prévisions pour le quatrième trimestre et a averti que la détérioration du climat économique l'empêcherait d'être à l'équilibre cette année en Europe.

L'action Adobe Systems a cédé 7,69% à 28,08 dollars après avoir annoncé l'abandon de son logiciel Flash Player pour les plateformes mobiles, mettant ainsi un terme à un long bras de fer avec Apple, qui avait écarté ce lecteur vidéo de ses iPhone et iPad depuis 2007.