Acte 23 : tensions place de la République

Par latribune.fr  |   |  769  mots
(Crédits : YVES HERMAN)
Le Ministère de l'intérieur a comptabilisé 9 600 manifestants à 14 heures dans toute la France à l'occasion de l'acte 23 des Gilets jaunes, contre 7.500 la semaine dernière. L'essentiel des manifestants ont été recensés à Paris (6.700, contre 1.300 la semaine dernière).

Réunies pour lancer un nouvel "ultimatum" à Emmanuel Macron, plusieurs milliers de personnes ont manifesté en France. Le ministère de l'intérieur a comptabilisé 9 600 manifestants à 14 heures dans toute la France à l'occasion de l'acte 23 des Gilets jaunes, contre 7.500 la semaine dernière. L'essentiel des manifestants ont été recensés à Paris (6.700, contre 1.300 la semaine dernière). Plus de 60.000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans tout le pays.

Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, qui a fait un "point sur la situation" lors d'un déjeuner samedi à l'Elysée avec  Emmanuel Macron, avait mis en garde vendredi contre le retour des casseurs.

Plus de 100 personnes en garde à vue

A Paris, un cortège est parti de Bercy, dans le sud-est de la capitale, avant de s'élancer vers midi en direction de la place de la République. Très offensives, les forces de l'ordre ont contenu les manifestants sur la place de la République à Paris, intervenant au moindre débordement ou mouvement de foule. Des individus habillés de noir avaient auparavant lancé des projectiles à l'encontre des policiers qui ont répondu par des jets de gaz lacrymogène et des canons à eau. Des barricades et des poubelles ont été incendiées lors du passage de l'un des deux cortèges autorisés dans la capitale.

Des motos ont également été incendiées dans le boulevard Richard-Lenoir dans le 11e arrondissement et des vitrines vandalisées sur la place de la République.

A 16 heures, la police avait procédé à Paris à 137 interpellations et plus de 14.000 contrôles préventifs. Comme pour les semaines précédentes, les forces de police ont mis en place des contrôles préventifs aux péages, sur les autoroutes et sur les routes départementales. Les forces de l'ordre ont également procédé à des fouilles en périphérie des manifestations pour repérer les personnes "qui pourraient venir avec des intentions malveillante", a précisé la porte-parole. Cent dix personnes étaient placées en garde à vue à la mi-journée, selon le parquet de Paris. La manifestation était déclarée jusqu'à 18 heures.

"Macron démission"

A Toulouse, les forces de l'ordre ont tiré les premières grenades lacrymogènes vers 14h30 dans la rue de Metz, non loin de la préfecture, scindant le cortège qui s'est ensuite reconstitué dans la rue d'Alsace-Lorraine. Le défilé, qui compte 3.500 personnes selon la police, à repris dans le calme. Des centaines de motards avaient ouvert la marche, avec une grande banderole portant l'inscription "Macron démission".

Un cortège de 1.500 à 2.000 manifestants, selon les estimations de Reuters, défilaient à Bordeaux en début d'après-midi depuis la place de la Bourse et en direction de la gare Saint-Jean. Quelque jets de gaz lacrymogène ont été lancés pour empêcher certains "Gilets jaunes" de s'introduire dans le centre, interdit à la manifestation.

Des incidents étaient à craindre

Selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, des incidents étaient à craindre, outre Bordeaux et Paris, à Toulouse et Montpellier. La frange la plus radicale du mouvement a appelé à un regain de mobilisation pour ce 20 avril, après les samedis de calme relatif qui ont suivi la dernière poussée de fièvre, le 16 mars. Ce jour-là, plusieurs boutiques et établissements emblématiques des Champs-Elysées, comme la brasserie Fouquet's, avaient été vandalisés, voire partiellement incendiés.

"Tout pour Notre-Dame rien pour les misérables", a écrit un manifestant sur son gilet jaune, en réaction aux promesses de dons de grandes fortunes françaises qui ont afflué après l'incendie de Notre-Dame de Paris lundi.

Emmanuel Macron devait s'exprimer lundi soir pour présenter les conclusions du "Grand débat" mis en place en réponse à la crise des "Gilets jaunes".

Il a reporté son intervention en raison de l'incendie de Notre-Dame, mais le contenu de son allocution a fuité dans les médias. Il doit s'adresser à la nation jeudi.

"Les Gilets Jaunes attendaient des réponses que l'incendie de Notre-Dame de Paris a soudainement éteintes. Pourtant, les 'fuites' du discours présidentiel laissent à penser que nous n'allons toujours pas être entendus", peut-on lire sur la page Facebook annonçant "l'Acte 23 Ultimatum 2".

La préfecture de police de Paris a pris un nouvel arrêté interdisant les défilés et les rassemblements dans le quartier des Champs-Elysées, d'où les "Gilets jaunes" sont bannis chaque samedi depuis le mois dernier. Les cortèges et attroupements sont également prohibés autour de la cathédrale Notre-Dame.

De nombreuses villes de province comme Nantes, Lille, Bordeaux ou encore Toulouse avaient interdit la manifestation dans certaines zones.