Affaire Karachi : l'ancien ministre de la Défense, François Léotard mis en examen

Par latribune.fr  |   |  346  mots
Selon le Canard enchaîné, les enquêteurs se demandent si François Léotard n'a pas cherché "à se constituer un trésor de guerre en vue de la présidentielle de 2002" dans la vente de sous-marins au Pakistan en 1994.
La Cour de justice de la République confirme une information publiée par le Canard enchaîné en mettant en examen l'ancien maire de Fréjus pour complicité d'abus de biens sociaux dans l'affaire Karachi.

L'ancien ministre de la Défense François Léotard a été mis en examen le 4 juillet par la Cour de justice de la République (CJR) dans l'affaire Karachi, a annoncé Reuters, mardi citant une source judiciaire.

L'ancien maire de Fréjus, 75 ans, a été mis en examen pour complicité d'abus de biens sociaux, précise la même source, confirmant une information publiée dans le Canard enchaîné daté de mercredi.

Selon l'hebdomadaire satirique, les enquêteurs se demandent si François Léotard n'a pas cherché "à se constituer un trésor de guerre en vue de la présidentielle de 2002" dans la vente de sous-marins au Pakistan en 1994.

D'autres mises en examen

L'ancien Premier ministre Edouard Balladur a été, lui aussi, mis en examen fin mai dans cette affaire, qui concerne le financement présumé en 1995 de sa campagne présidentielle.

En plus des deux anciens ministres, les juges d'instruction ont décidé, en juin 2014, de renvoyer six protagonistes présumés en correctionnelle. Il s'agit de Renaud Donnedieu de Vabres, conseiller spécial au cabinet François Léotard, entre 1993 et 1995 ; deux proches d'Edouard Balladur, Nicolas Bazire, qui fut son directeur de cabinet, et Thierry Gaubert ; Dominique Castellan, ancien Pdg de la Direction des Constructions Navales, l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et un autre intermédiaire en armement. Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre du Budget, a été entendu comme témoin début mai par les enquêteurs.

Rappel de l'Affaire Karachi

Les magistrats sont convaincus que la campagne d'Edouard Balladur - devancé par Jacques Chirac, l'autre candidat de la droite en 1995 - a été financée par des rétrocommissions illégales sur des contrats de sous-marins vendus au Pakistan et de frégates destinées à l'Arabie Saoudite.

Une des hypothèses envisagées est que la fin du versement des commissions, ordonnée par Jacques Chirac devenu président de la République, est à l'origine de l'attentat de Karachi qui a coûté la vie à 15 personnes, dont 11 ouvriers français de la Direction des Constructions Navales, en 2002.

(avec Reuters)