Afficher sa religion, un facteur de plus en plus discriminant en entreprise

Par latribune.fr  |   |  383  mots
Un salarié sur deux estime que l'accès à un poste à responsabilité serait compromis pour une personne affichant ses convictions religieuses.
Plus d'un Français sur deux craint d'être victime de discrimination sur leur lieu de travail, selon un récent sondage. Si l'âge et les contraintes familiales arrivent en tête pour les salariés, le fait d'afficher ses convictions religieuses serait rédhibitoire.

En France, 56% des salariés craignent d'être un jour victimes de discrimination sur leur lieu de travail contre 51% en 2014, selon un baromètre publié mercredi 7 octobre par le Medef.

Les hommes sont désormais 55% à redouter une discrimination contre 45% l'année dernière, soit presque autant que les femmes (57%). Les motifs de crainte divergent toutefois: pour les hommes, l'âge arrive en tête (40%), alors que les femmes redoutent principalement les discriminations liées aux contraintes familiales (29%) et à la grossesse (10%).

Malgré cela, près de trois quarts des salariés (72%) estiment que leur entreprise est plus impliquée qu'auparavant dans les questions d'égalité des chances et de diversité, contre 62% en 2014. Le Medef avance, pour expliquer ce paradoxe, une plus grande "vigilance" des salariés, "mieux formés à la lutte contre les discriminations".

La religion, première inquiétude des salariés

Au-delà des discriminations liées au sexe et à l'âge, en tête des préoccupations des salariés en la matière, celles liées au fait d'afficher sa religion, à l'apparence physique et à l'état de santé sont devenues des "chantiers urgents pour l'entreprise", note le Medef dans sa synthèse.

Le fait d'afficher ses convictions religieuses apparaît quasi rédhibitoire pour 43% des salariés qui considèrent "peu probable" qu'une personne affichant sa foi soit recrutée dans leur entreprise contre 35% en 2014. Un salarié sur deux estime que l'accès à un poste à responsabilité serait compromis pour une personne affichant ses convictions religieuses. Enfin, l'étude note que "l'indice de facilité de carrière d'une personne portant un signe religieux visible est le plus bas de touts les profils testés, et à égalité avec celui d'une personne présentant un état de santé altéré durablement".

Selon l'enquête, réalisée pour la quatrième année consécutive, plus de neuf salariés sur dix (92%) pensent que la diversité et l'égalité des chances doivent être un axe prioritaire ou important pour l'entreprise (contre 87% en 2014).

L'étude a été réalisée en ligne par TNS Sofres du 22 juin au 1er juillet, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population française salariée du privé, selon la méthode des quotas.