Alstom : Macron condamne la fermeture du site de Belfort

Par latribune.fr  |   |  342  mots
Le gouvernement s'était "engagé à maintenir le site de Belfort", lors de la visite d'Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, rappelle le maire de la ville.
Une telle décision est "brutale et condamnable", a déclaré l'ancien ministre de l'Economie à l'Est républicain. Il affirme qu'il n'en a jamais été question lors de ses discussions avec l'entreprise.

"Brutale et étonnante" selon Ségolène Royal, "inacceptable" pour Arnaud Montebourg, la décision d'Alstom de fermer son site de production de trains de Belfort, annoncée mercredi, ne plaît pas non plus à l'ancien ministre de l'Économie. Pour la qualifier, Emmanuel Macron a choisi, dans un entretien avec l'Est Républicain publié samedi 10 septembre, les termes de "soudaine, brutale et condamnable".

Selon lui, il n'en a en effet jamais été question lors de ses discussions avec l'entreprise.

"J'ai eu, régulièrement, au cours de mes fonctions de ministre, des relations avec les dirigeants d'Alstom. J'ai eu des échanges avec eux encore en juillet dernier, et il n'était absolument pas question de fermer Belfort", a-t-il expliqué au quotidien régional.

Alors que l'Etat est actionnaire à hauteur de 20% du capital d'Alstom, Emmanuel Macron affirme au contraire avoir "mis la pression sur Alstom pour préserver l'emploi dans un contexte de surcapacité productive en France dans le ferroviaire".

Une décision allant contre un engagement pris par Macron en 2015

L'ancien ministre dit en revanche ne pas croire à l'hypothèse selon laquelle Alstom chercherait à faire monter la pression pour inciter l'Etat à lui passer des commandes.

"Tous les clients étrangers exigent désormais que la production se fasse au moins en partie chez eux. Alstom doit s'adapter mais ne saurait le faire dans la précipitation et sans concertation", estime-t-il.

Les 400 emplois créés par le contrat historique de 1,8 milliard d'euros décroché par Alstom le mois dernier aux Etats-Unis devraient ainsi être localisés dans l'Etat américain de New York, selon l'entreprise.

Le maire LR de Belfort, Damien Meslot, a écrit vendredi au président François Hollande pour lui demander d'intervenir auprès d'Alstom Transport afin d'"amener ses dirigeants à revenir sur leur décision". Dans cette lettre ouverte, le maire rappelle que le gouvernement s'était "engagé à maintenir le site de Belfort", lors de la visite d'Emmanuel Macron sur place, en mai 2015, demandant à François Hollande "de faire respecter la parole donnée par (son) gouvernement".

(Avec AFP)