Cars Macron : les salariés de Megabus dénoncent une "banqueroute organisée"

Par latribune.fr  |   |  498  mots
Privé de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus, Megabus France va devoir cesser ses activité, laissant ses 175 salariés sur le bord de la route.
Alors que la compagnie cessera prochainement ses activités, une quarantaine de grévistes se sont rassemblées à la mi-journée devant le ministère de l'Economie. Les syndicats, qui regrettent un immense gâchis, réclament des indemnités plus élevées que les 2.000 euros proposés actuellement.

Un peu plus d'un an après son lancement dans le sillage de la libéralisation du marché créée par la loi Macron, Megabus France est à la peine. La compagnie, qui emploie 175 salariés, cessera prochainement ses activités, privée de son unique contrat de prestation avec l'allemand Flixbus. Des chauffeurs de la compagnie en grève ont manifesté à Bercy, vendredi, pour réclamer un plan social à la hauteur du "préjudice subi".

Une quarantaine de grévistes se sont ainsi rassemblés à la mi-journée devant le ministère de l'Economie, où une délégation était reçue, pour demander "un appui" de l'Etat dans le cadre des négociations, dont la prochaine réunion aura lieu le mercredi 23 novembre. Benoît Hamon et Gérard Filoche, candidats à la primaire de la gauche, étaient présents pour les soutenir.

La société ne possède aucun bus, selon les syndicats

"C'est une banqueroute organisée", dénonce Mohammed Ouhnache, élu Unsa. "A aucun moment nous n'acceptons les dires de la société disant 'ce n'est pas viable'. Sur ce marché, il ne faut pas s'attendre à être bénéficiaire tout de suite." Le syndicat réclame 50.000 euros nets pour chaque employé contre 2.000 proposés actuellement.

"Les négociations sont au point mort" et les mesures d'accompagnement pas à la hauteur du "préjudice subi" selon Natasha Pinçon, représentante du personnel. "On nous remercie en nous prenant pour des mendiants", complète un délégué de la CGT. Lui espère obtenir un plan de reclassement, sans vraiment trop y croire. "Megabus, c'est une coquille vide en France ! Personne ne serait assez bête pour l'acheter", se désole-t-il. La société ne possède aucun bus, ni dépôt, mais passe par la location, d'après les syndicats.

Opération escargot avortée

Plus tôt vendredi, les manifestants ont tenté de mener une opération escargot sur le périphérique, mais seuls trois autocars sont parvenus à sortir du dépôt parisien, bloqué par la direction. Ils n'ont pas forcé le passage: "On n'est pas là pour abîmer le matériel, on est des professionnels de la route, pas des voyous. Derrière il y a des familles, des enfants, on se bat surtout pour eux", a expliqué à l'AFP Rachid Tamar, conducteur venu de Lyon.

Il y a un an, "ils nous ont démarché", "vendu du rêve". "On a tous quitté des CDI", certains ont déménagé, acheté des maisons à crédit, pour aujourd'hui "nous dire 'Merci, au revoir'", a-t-il poursuivi. "Nous sommes pleinement conscients que nos collaborateurs traversent une période d'incertitude quant à leur devenir", a répondu la direction de Megabus dans une déclaration transmise à l'AFP.

(Avec AFP)