Castex annonce une levée progressive des restrictions

Par avec AFP  |   |  907  mots
(Crédits : BENOIT TESSIER)
Réouverture des écoles avec un "protocole très strict" et des tests massifs, fin des limites de déplacements en journée le 3 mai, réouverture progressive mi-mai de commerces et lieux de culture: Jean Castex a dévoilé jeudi les premières étapes de la levée des restrictions, jugeant que le pic de la 3e vague de Covid-19 était passé.

Lueur d'espoir pour tous les secteurs touchés par le confinement après les propos tenus ce jeudi par Jean Castex. Les "commerces, certaines activités culturelles et sportives et les terrasses" pourraient rouvrir "autour de la mi-mai", sous réserve de l'évolution de la situation sanitaire et sous certaines "conditions" qui pourraient être "territorialisées", a en effet indiqué le Premier ministre, lors d'une conférence de presse.


"A partir du 3 mai également, nous pourrons lever les contraintes de déplacement en journée et envisager, sous réserve de l'évolution de la situation sanitaire, un nouveau train de réouverture autour de la mi-mai qui pourrait commencer par les commerces, certaines activités culturelles et sportives et les terrasses" a-t-il précisé.

"Cette liste n'est pas définitivement fixée elle sera assortie de conditions particulières, le cas échéant territorialisées, qui évolueront au fil des étapes. Nous aurons l'occasion de donner les orientations et précisions nécessaires dans les prochains jours", a encore indiqué le Premier ministre.

Les commerces pour une réouverture au plus tard le 10 mai

Les principales fédérations du commerce et quelque 150 patrons, franchisés et affiliés de réseaux d'enseignes, ont publié jeudi un "plaidoyer pour une réouverture impérative de tous les commerces au plus tard le 10 mai", un mois "capital en termes d'activité" pour les 150.000 magasins fermés depuis le 3 avril.
De leur côté les restaurateurs attendent avec anxiété la réouverture mi-mai des terrasses de leurs établissements qui génèrent environ 30% de leur chiffre d'affaires, qu'ils espèrent ne pas voir s'accompagner de jauges, ce qui obèrerait fortement la rentabilité de leur activité.

En ce qui concerne les écoles, la rentrée se fera comme prévu "dès lundi 26 avril" dans les écoles maternelles et élémentaires, et "le 3 mai" pour les collégiens et lycéens, après une dernière semaine d'enseignement à distance, a affirmé le chef du gouvernement.
 Cette rentrée se fera avec un "protocole très strict" et un "renforcement massif des tests", puisque 400.000 tests salivaires seront proposés chaque semaine dans les écoles alimentaires à la reprise, "avec la perspective d'atteindre 750.000 tests d'ici la mi-mai", a-t-il expliqué. La "grande nouveauté" sera le déploiement des autotests dans les lycées: 64 millions ont été commandés pour les personnels de l'éducation nationale puis les lycéens, a précisé Jean Castex.

"Le pic de la troisième vague de l'épidémie semble derrière nous", avec "une baisse réelle de la circulation virale depuis dix jours", a estimé Jean Castex, et la France a atteint "le haut de la vague des hospitalisations et nous pouvons espérer le début d'un reflux d'ici quelques jours".

Contexte sanitaire fragile

Le nombre de cas quotidiens a baissé de 17% en une semaine pour être ramené à un peu plus de 30.000 par jour, une décrue qui "concerne près de 80% des départements", a-t-il dit.

Toutefois, le contexte sanitaire reste "encore fragile", ce qui impose d'organiser la réouverture "par étape, de manière forcément prudente et progressive", a-t-il dit. Ainsi tous les lieux ne pourront pas rouvrir, en particulier "ceux qui entraînent des concentrations importantes de public, sans possibilité de respecter les gestes barrière".
Un travail de concertation est en cours avec les secteurs professionnels concernés, pour définir les assouplissements à venir "d'ici le début de l'été, en fonction de l'évolution de la situation sanitaire".

Dans les hôpitaux, près de 7.600 personnes sont en soins critiques dont 6.000 malades du Covid, ce qui oblige à des déprogrammations. Selon les chiffres de Santé Publique France ce jeudi, le nombre de patients en réanimation était en légère augmentation, de 5.981 jeudi contre 5.959 la veille, un niveau toujours élevé, tout comme ceux des patients hospitalisés, en légère baisse (30.634 contre 30.954 mercredi). 285 malades du Covid sont décédés dans les dernières 24 heures, pour un total de plus de 102.000 morts en France depuis le début de l'épidémie.

L'utilisation de tous les vaccins nécessaire pour passer "un été normal"

L'exécutif mise en parallèle sur l'accélération de la campagne de vaccination. Plus de 13 millions de Français avaient reçu au moins une dose mercredi soir, selon Santé publique France. Les craintes engendrées par de très rares cas de thromboses après l'administration du vaccin AstraZeneca pèsent toutefois sur la dynamique.

Or, "la vaccination de la population française avant l'été, qui va nous permettre de passer un été normal, ne pourra se faire que si tous les vaccins sont utilisés, y compris l'AstraZeneca", souligne Odile Launay, infectiologue à l'hôpital Cochin à Paris, coordinatrice du Centre d'Investigation en Vaccinologie Cochin-Pasteur (Paris) et membre du comité Vaccin Covid-19.

Après le feu vert de l'Agence européenne des médicaments, "l'administration du vaccin Janssen peut donc commencer sur le territoire national", ciblée sur les personnes "de plus de 55 ans", selon le ministère de la Santé.

MG France, premier syndicat chez les médecins généralistes, a réclamé "une nouvelle logistique de distribution" des vaccins et dénoncé "des dysfonctionnements persistants", en particulier le "caractère imprévisible" des livraisons et un "manque de cohérence des informations sur les vaccins qui induit le doute chez les patients".