Ce que doit faire Macron s'il veut être un leader en Europe, selon Moscovici

Par latribune.fr  |   |  472  mots
(Crédits : Francois Lenoir)
Selon le Commissaire européen aux Affaires économiques, Emmanuel Macron doit montrer l'exemple en matière de réduction des déficits publics s'il veut être un leader en Europe.

Pierre Moscovici, le commissaire européen aux Affaires économiques et ancien ministre socialiste, s'en est allé ce dimanche à donner des conseils à Emmanuel Macron. Il a en effet estimé que si le chef de l'Etat français voulait être "leader en Europe", il devait "montrer l'exemple" en matière de réduction des déficits publics.

"Emmanuel Macron veut être (...) le leader en Europe et pour être le leader en Europe, il faut montrer l'exemple. C'est la raison pour laquelle cette question des déficits structurels, cette question de la maîtrise de la dépense publique, cette question de la gestion moderne de l'Etat qui prépare l'avenir, c'est une question tout à fait essentielle si on veut en effet transformer le pays", a déclaré Pierre  Moscovici, interrogé au Grand Rendez-vous d'Europe 1-Cnews-Les Echos, en appelant la France à ne pas s'arrêter une fois passée sous la barre des 3% du PIB.

Procédure pour déficit excessif

 "3% ce n'est pas une cible, c'est une limite absolue et nos règles de déficit public dessinent un chemin qui doit aller vers une réduction très forte des déficits", a souligné l'ancien ministre socialiste, se réjouissant que la France "quitte le bonnet d'âne", mais ajoutant que "la moyenne des déficits dans la zone euro n'est pas à 2,8%, n'est pas à 2,7%, elle est à 0,9%".

La France devrait sortir au printemps prochain de la "procédure pour déficit excessif" ouverte contre elle, car son déficit public devrait selon Bruxelles repasser en 2017 sous la limite de 3,0% du PIB fixée par les règles européennes.

"La France va mieux, elle va mieux sur le plan de ses déficits, elle va mieux sur le plan de sa croissance,  et elle va mieux du point de vue de ses déséquilibres", a estimé le commissaire européen. "Mais la France doit viser très haut, la France doit viser la première place."

Ce n'est pas la première fois que Pierre Moscovici interpelle Emmanuelle Macron sur la "nécessité pour la France de maintenir son déficit public en dessous de la barre des 3% du PIB". En juin dernier, il avait déjà déclaré :

"Ce qu'on attend de la France, c'est qu'elle fasse les réformes pour être plus compétitive, qu'elle soit solide sur ses finances publiques et ait une force de proposition dans les institutions européennes."

Quelques semaines plus tard, en juillet, il en avait remis une couche :

"Pas question de nouveau délai mais simplement une politique budgétaire sérieuse, sans être austère, doit être au rendez-vous (...) Moi je fais confiance au gouvernement français pour tenir ses engagements, comme je lui fais confiance pour présenter ensuite un budget 2018 qui lui permette de passer pour le coup clairement en dessous de 3%"