Covid-19 : Novavax, ce vaccin qui peut pousser certains non-vaccinés à tendre le bras

Par latribune.fr  |   |  886  mots
(Crédits : Dado Ruvic)
Le vaccin du laboratoire américain Novavax va devenir le cinquième à être disponible en France après le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS) vendredi. Basé sur une technologie classique, il peut convaincre les sceptiques de l'ARN messager de se faire vacciner.

Un cinquième vaccin contre le Covid-19 arrive en France. Il s'agit du Nuvaxovid du laboratoire américain Novavax, qui a reçu le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS) vendredi. Et c'est peut-être le vaccin qui va permettre convaincre certains non-vaccinés en complétant la couverture pour la primovaccination et d'accélérer la campagne de rappel. Pourquoi ? Car il est basé sur une technologie classique, la même par exemple que celle de la coqueluche. Et comme celui de Jansen, un autre vaccin « classique » déjà disponible pour les plus de 55 ans, il peut dans certains cas être "une alternative utile" pour les gens réticents à se faire injecter les vaccins à ARN messager de Pfizer et Moderna, a estimé la HAS dans son avis. Alors qu'il reste 4,9 millions de personnes de 12 ans et plus à n'avoir pas reçu la moindre dose de vaccin, certains non-vaccinés mettent en avant leur méfiance envers la technologie de l'ARNm. Selon un décompte arrêté au 11 janvier 2022, 90,2 % de la population éligible (soit 52,1 millions de Français) avaient reçu une primo-vaccination complète. Parmi les personnes de 18 ans et plus, près de la moitié avait reçu une dose de rappel (près de 29, 5 millions de personnes).

L'ARN messager utilisé quasi-exclusivement

 Pour l'heure, seuls des vaccins basés sur une technologie inédite, l'ARN messager sont dans les faits quasiment exclusivement utilisés dans l'Hexagone : ceux de Pfizer et Moderna sont, dans les faits, quasi-exclusivement utilisés. Les deux autres, ceux d'AstraZeneca et Janssen, sont en effet redirigés vers les pays pauvres via le programme international Covax.

Selon la HAS, Novavax et Janssen "représentent une option supplémentaire" pour les personnes qui "ne souhaitent ou ne peuvent recevoir" de vaccins ARNm. Il s'agit des "personnes réticentes face aux vaccins à ARNm" ou de "celles qui ont connu un évènement indésirable grave après une première injection", ajoute-t-elle, en précisant "privilégier" les vaccins à ARNm pour les premières injections comme pour le rappel, en raison de leur efficacité élevée.

Pour les deux premières doses, ces personnes peuvent être vaccinées soit avec Janssen (deux mois entre les doses) soit avec Novavax (trois semaines entre les doses), à condition qu'elles aient 55 ans et plus. Si elles ont moins de 55 ans, elles peuvent être vaccinées avec Novavax. S'il est indisponible, Janssen peut "exceptionnellement" être utilisé après avoir informé la personne que les risques d'effets secondaires sont accrus dans cette classe d'âge. Pour le rappel, la HAS estime que Janssen peut être utilisé chez les 55 ans et plus, même s'ils ont eu deux doses de vaccin ARNm auparavant. En revanche, Novavax ne doit jamais être utilisé en rappel, faute d'essais cliniques. Les premières livraisons du vaccin devraient avoir lieu début février

La flambée Omicron continue

Cette annonce intervient alors que la pandémie de Covid-19 a poursuivi cette semaine sa flambée partout dans le monde, sauf en Afrique, première région à voir ses contaminations décroître après la vague Omicron. Avec un nouveau record de 2,78 millions de contaminations enregistrées chaque jour dans le monde, l'indicateur bondit de nouveau cette semaine (+44% par rapport à la semaine précédente), selon un bilan de l'AFP arrêté à jeudi. Le variant est désormais présent dans la plupart des pays. Les contaminations flambent dans presque toutes les régions : en Asie (+210%), au Moyen-Orient (+142%), dans la zone Amérique latine/Caraïbes (+126%), en Océanie (+59%), dans la zone Etats-Unis/Canada (+31%) et en Europe (+25%).

Seule l'Afrique, où le variant Omicron a frappé en premier, voit sa situation s'améliorer (-11%). Les Philippines (+327% par rapport à la semaine précédente, 29.100 nouveaux cas quotidiens) sont le pays ayant enregistré la plus grosse accélération de la semaine. Suivent l'Inde (+321%, 172.700), le Kosovo (+312%, 300), le Brésil (+290%, 61.100) et le Pérou (284%, 20.600).

Le Eswatini (ex-Swaziland) est pour la deuxième semaine consécutive le pays ayant enregistré la plus forte décrue hebdomadaire (-45%, 100), devant la Zambie (-30%, 2.500), l'Afrique du Sud (-27%, 6.000), la Namibie (-26%, 400) et le Royaume-Uni (-25%, 136.100).

Les quatre premiers pays, situés en Afrique australe, figuraient début décembre parmi les premiers frappés par la vague Omicron, tandis que le Royaume-Uni fut dans les semaines suivantes le premier pays touché en Europe.

Près de 800.000 contaminations aux Etats-Unis cette semaine

 Les Etats-Unis restent, de loin, le pays ayant enregistré le plus grand nombre de nouvelles contaminations en valeur absolue cette semaine (796.500 cas quotidiens, +34%), devant la France (293.900, +43%) et l'Inde (172.700, +321%).

En proportion de la population, le pays ayant recensé le plus de nouveaux cas cette semaine est l'Irlande (3.087 pour 100.000 habitants), devant la France (3.047), Chypre (2.993), le Danemark et le Montenegro (2.490 chacun).

Au plan mondial, le nombre de décès quotidiens est reparti cette semaine en nette hausse (+12%), à 6.911 morts par jour, après des semaines de baisse.

Les Etats-Unis recensent en valeur absolue le plus grand nombre de décès quotidiens, 1.792 par jour cette semaine, devant la Russie (765) et la Pologne (301).

En proportion de la population, les pays ayant enregistré le plus de décès au cours de la semaine écoulée restent Trinité-et-Tobago (10,1 morts pour 100.000 habitants), devant la Bulgarie (7,7), la Géorgie (6,9), la Croatie (5,9) et la Pologne (5,6).