Alors que les mesures de restrictions sanitaires se multiplient - comme en France qui ferme pour quatre semaines ses boîtes de nuit - et que les marchés financiers retiennent leur souffle depuis une bonne semaine, l'Organisation mondiale de la santé apporte une lueur d'espoir. Selon l'institution basée à Genève, les vaccins anti-Covid sont a priori efficaces contre Omicron, qui ne semble pas plus dangereux que Delta, le variant qui circule le plus dans le monde, ont déclaré à l'AFP de hauts scientifiques de l'OMS. Des propos tenus également par des représentants américains de la Maison Blanche.
Plus d'anticorps moins de contagion
"Il n'y a aucune raison de douter" du fait que les vaccins actuels protègent les malades contaminés par Omicron contre les formes sévères du Covid-19, a estimé mardi soir Michael Ryan, le responsable des urgences de l'OMS, dans un rare entretien avec l'AFP. "Nous avons des vaccins très efficaces qui ont démontré leur pouvoir contre tous les variants jusqu'à présent, en termes de sévérité de la maladie et d'hospitalisation, et il n'y aucune raison de penser que cela ne serait pas le cas", avec Omicron.
Il a toutefois reconnu que les vaccins pourraient se révéler moins efficaces contre Omicron, qui se distingue par un nombre très élevé de mutations. Mais "il est fort improbable" que le variant puisse échapper totalement à la protection conférée par les vaccins.
Cette analyse semble confortée par une étude menée par l'Africa Health Research Institute. Selon ce centre de recherche, le vaccin développé par Pfizer et BioNTech ne protégerait que partiellement contre le variant Omicron du coronavirus. Toutefois, l'organisme se veut rassurant et estime que les personnes ayant reçu deux doses du vaccin de Pfizer ou ayant déjà contracté le covid-19 étaient en grande partie capables de neutraliser le nouveau variant. "Ces résultats sont meilleurs qu'anticipé. Plus vous avez d'anticorps, plus vous avez de chances d'être protégé contre Omicron", a ajouté Alex Sigal, chercheur au sein de cet institut sud-africain. Les scientifiques n'ont toutefois pas encore réalisé de test sur une population ayant reçu une dose de rappel.
Des recherches encore préliminaires
Du côté de l'OMS, le responsable de l'organisation internationale a souligné que l'on en était au tout début des études d'un variant détecté seulement le 24 novembre par les autorités sud-africaines et qui a depuis été repéré dans des dizaines de pays.
"Le comportement général que nous observons jusqu'à présent ne montre aucune augmentation de la sévérité. De fait, certains endroits en Afrique australe font état de symptômes plus légers", a insisté le médecin, à l'instar de ce qu'avait dit un peu plus tôt Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche.
Il est "quasiment certain" qu'Omicron ne cause pas de cas plus graves que Delta, a déclaré mardi à l'AFP le scientifique américain, ajoutant qu'il faudrait attendre "deux semaines au moins" pour savoir s'il se révèle même moins dangereux. "Il y a quelques signes montrant qu'il se pourrait même qu'il soit encore moins grave", a-t-il ajouté. Toutefois, Omicron est "clairement hautement transmissible", probablement davantage que Delta, selon le Dr Fauci.
Un discours un peu moins alarmiste
Ces nouvelles déclarations - plus rassurantes - font suite à des premiers discours qui se voulaient plutôt alarmants. Fin novembre, au moment de l'arrivée en Europe de ce nouveau variant détecté initialement en Afrique du Sud, l'agence de santé de l'UE avait notifié qu'il représentait un risque « élevé à très élevé » pour le Vieux Continent alors que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) soulignait qu'il existait toujours « une incertitude considérable concernant la contagiosité, l'efficacité des vaccins [ou] le risque de réinfection ».
Sur le front économique, cette cinquième vague portée par le variant Delta et les incertitudes liées au variant Omicron ne perturbent pas, pour le moment, la reprise économique. Les entreprises françaises anticipent une hausse de leur activité au mois de décembre selon la dernière enquête menée par la Banque de France juste après l'apparition du variant Omicron. Dans ce contexte sanitaire dégradé, l'institution table sur une hausse de la croissance au mois de décembre sous réserve de l'évolution de la pandémie. Le produit intérieur brut serait en hausse de 0,75 point par rapport à son niveau d'avant-crise. La croissance devrait tutoyer les 6,5% en 2021.
(Avec AFP)