Déficit commercial : le ciel s'assombrit encore

Par latribune.fr  |   |  507  mots
Les exportations ont souffert du "ralentissement économique des grands pays émergents" comme la Chine et le Brésil. Elles fléchissent même de 0,5% en Europe, notamment vers les Pays-Bas et l'Espagne.
Les exportations et les importations ont baissé respectivement de 1,4% et de 1%. Au premier semestre, le deficit commercial atteint 24 milliards d'euros.

L'objectif de réduction du déficit commercial à 40,3 milliards d'euros cette année risque d'être difficile à atteindre. Au premier semestre, celui-ci s'est détérioré de 1,1 milliard d'euros pour atteindre un total de 24 milliards. "La détérioration du solde commercial s'explique par l'élargissement du déficit manufacturier qui l'emporte sur l'allègement de la facture énergétique", expliquent vendredi les Douanes dans un communiqué.

"En 2016, malheureusement, (le déficit) risque de se creuser à nouveau", reconnaît le secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, Matthias Fekl, dans une interview accordée au Figaro. "Nous sommes dans un contexte de ralentissement mondial, notamment du côté des pays émergents, avec une hausse du commerce mondial qui reste faible, à 2,7% en 2016 selon le FMI."

"Harmony of the Seas" comme consolation

Au premier semestre, les exportations françaises ont chuté de 1,4%, pénalisées par la baisse des livraisons aéronautiques et spatiales, "notamment vers l'Asie et le Proche et Moyen-Orient", ont constaté les Douanes. Les ventes de produits chimiques et métallurgiques ont également fléchi, ainsi que celles des équipements informatiques, électroniques et électriques.

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En revanche, les exportations ont bénéficié de la livraison "du plus grand paquebot du monde au mois de mai", le navire "Harmony of the Seas". Selon les Douanes, les ventes de produits pharmaceutiques, de produits agricoles et de certains produits de luxe "sont bien orientées". Concernant les importations, elles cèdent 1% sur le semestre en raison notamment de la baisse des prix du pétrole et des volumes importés.

Par zone géographique, les exportations ont souffert du "ralentissement économique des grands pays émergents" comme la Chine et le Brésil. Elles fléchissent même de 0,5% en Europe, notamment vers les Pays-Bas et l'Espagne. En revanche, elles retrouvent le chemin de la croissance vers l'Allemagne, le déficit bilatéral avec la première économie européenne se réduisant d'un milliard, à 6,2 milliards au premier, précisent les Douanes. Quant à la vente de produits énergétiques, elles reculent aussi "en raison de la nouvelle chute des livraisons de pétrole raffiné", précise le communiqué.

Le déficit des transactions courantes se creuse aussi

Dans le secteur automobile, la reprise des exportations engagée depuis 2013 s'est "renforcée" sur les six premiers mois de l'année (+1,6%), "dans un contexte de redressement de la production automobile en France, lié aux accords de compétitivité passés par les constructeurs français", assurent les Douanes.

Conséquence de la détérioration du déficit commercial, celui des transactions courantes de la France vis-à-vis du reste du monde s'est légèrement creusé en juin à 600 millions d'euros, contre 300 millions en mai, a indiqué de son côté la Banque de France.

L'excédent des échanges de services progresse légèrement à 900 millions d'euros, "le recul de l'excédent des voyages étant de moindre ampleur que l'amélioration du solde sur les autres services".

(Avec AFP)