DSK, nouveau conseiller de Raul Castro à Cuba ?

Par latribune.fr  |   |  494  mots
Après avoir été patron du FMI de 2007 à 2011, puis impliqué dans des scandales, DSK tente de se refaire une image d'économiste respecté.
La version européenne du site d'informations politiques "Politico" révèle que Dominique Strauss-Kahn pourrait devenir le conseiller économique du chef d'Etat cubain. L'économiste français serait en charge d'accompagner la réouverture des échanges commerciaux entre la Havane et Washington.

Fin juin, Dominique Strauss-Kahn avait annoncé son retour - virtuel - avec un message pour le moins énigmatique sur Twitter, "Jack is back" après quatre années de déboires judiciaires et médiatiques, et quelques jours à peine après avoir été acquitté dans l'affaire du Carton de Lille.

Mais pour son retour officiel, Dominique Strauss-Kahn, qui vit désormais la plupart du temps au Maroc, a choisi de s'exiler à plus de 7000 km de Paris, à Cuba.

Docteur DSK au chevet des économies en panne

Ainsi, un article publié par la version européenne du site Politico rapporte que l'ancien locataire du FMI s'apprête à devenir conseiller du président cubain Raul Castro, et frère de Fidel Castro, instigateur de la révolution cubaine. Selon plusieurs "sources officielles françaises", DSK serait en charge d'accompagner la réouverture des échanges commerciaux entre la Havane et Washington. Pour rappel, après 54 années d'interruption, Cuba et les Etats-Unis ont officiellement rétabli leurs relations diplomatiques.

Ce n'est pas la première fois que l'ancien patron du FMI vend ses services. En 2013, il endosse le costume de conseiller économique pour le gouvernement serbe. Il est alors en charge de la question de la restructuration de la dette extérieure du pays, et doit trouver des solutions pour attirer les investisseurs étrangers. En mai 2013, il participe au Forum d'Astana, un forum économique annuel, au Kazakhstan. L'année dernière, Strauss-Kahn l'économiste, s'est aussi baladé dans les couloirs d'institutions financières russes afin de proposer des réformes économiques et en particulier pour son marché extérieur.

DSK et ses remèdes pour la Grèce

Alors forcément, cette nouvelle casquette ne surprend pas vraiment l'entourage de DSK qui loue l'expertise économique de l'ancien patron du FMI, comme le souligne l'article de Politico. Julien Dray, l'ex-député PS, assure que en dépit des scandales (le Sofitel en 2011, le Carlton en 2012), DSK demeure un économiste respecté. Au détour d'une petite phrase, il assure que "on peut voir la différence entre lui et la personne qui dirige actuellement le FMI", ajoutant qu' "il semble clair qu'il aurait apporté une approche globale plus intéressante de la crise grecque. Ses compétences d'ancien dirigeant du FMI doivent être exploitées". Christine Lagarde, l'actuelle patronne appréciera.

Fin juin, l'ancien directeur du FMI avait d'ailleurs fait savoir qu'il ne validait pas le traitement du dossier grec. Dans une note de 3 pages, intitulée "apprendre de ses erreurs" et postée sur son compte Twitter, il redoute que la Grèce et ses créanciers se rejettent mutuellement la faute. Il demande à ce que tout financement nouveau à la Grèce soit suspendu, qu'on lui accorde une extension de la durée de ses prêts, et plaide pour une réduction de sa dette. Pour rappel, DSK était à la tête du FMI en 2010 lorsque la Grèce a obtenu son premier plan d'aide de 110 milliards d'euros.