Européennes : Raffarin délaisse Wauquiez et soutient Macron

Par Reuters  |   |  392  mots
(Crédits : POOL)
L'ex-Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a annoncé lundi soir son soutien "sans aucune hésitation" à Emmanuel Macron en vue des élections européennes du 26 mai, un choix qui le place de facto à la marge de son parti d'origine, Les Républicains (LR).

La décision, annoncée dans une interview publiée sur le site internet du Figaro, n'est qu'une demi-surprise tant l'ancien sénateur a multiplié depuis 2017 les déclarations bienveillantes à l'égard du chef de l'État et parallèlement les mises en garde adressées au président de LR, Laurent Wauquiez.

En adéquation avec la vision européenne de Macron

Jean-Pierre Raffarin, aujourd'hui retiré de la vie politique active, dit s'être décidé à la lecture de la tribune aux accents de manifeste pro-européen que le chef de l'État publie ce lundi dans la presse des 28 pays membres.

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"J'adhère au constat, à la vision et au projet", explique l'ancien chef du gouvernement dans Le Figaro. "C'est donc le projet du président que je soutiendrai sans aucune hésitation."

"Aujourd'hui, affaiblir le président français, c'est affaiblir la France", répond-il par ailleurs lorsqu'on lui demande pourquoi il n'opte pas pour la liste de LR.

L'ancien dirigeant chiraquien dit s'inscrire dans une logique non pas de ralliement, mais de "coalition" avec le parti présidentiel, La République en marche (LaRem), qu'il dit n'avoir aucune intention de rejoindre.

"Nous avons, sur la politique intérieure, un certain nombre de divergences avec le chef de l'État, comme sur les questions de décentralisation ou de fiscalité", prend-il soin de préciser.

L'ultimatum de Wauquiez

Dans un courrier du 1er mars adressé à Jean-Pierre Raffarin et révélé par le journal L'Opinion, Laurent Wauquiez l'avait pressé de venir faire connaître son choix lors d'une réunion du bureau politique, prévue le 12 mars.

Dans l'entourage de Laurent Wauquiez, on dit regretter "qu'il n'ait pas eu le courage de venir s'en expliquer". "Cette clarification est la bienvenue même si nous regrettons qu'elle soit tardive", ajoute-t-on.

"On comprend très bien qu'ils veulent tous les deux (Emmanuel Macron et Jean-Pierre Raffarin, Ndlr) d'une Europe qui persiste dans ses erreurs et qui continue à s'éloigner des Français", juge pour sa part Laurence Sailliet, porte-parole de LR.

Ce départ désormais quasiment acté de LR s'ajoute notamment à celui d'Alain Juppé, autre ancien Premier ministre et représentant de la droite pro-européenne, qui a formellement cessé d'appartenir à LR en début d'année.