Fermeture des discothèques, vaccination des enfants, télétravail... : ce qu'ont dit Castex et Véran

Par latribune.fr  |   |  1034  mots
(Crédits : GONZALO FUENTES)
Fermeture des discothèques, renforcement du protocole sanitaire à l'école primaire, ouverture de la vaccination envisagée pour tous les enfants : Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran ont annoncé lundi une batterie de mesures contre la 5ème vague de Covid-19, sans vouloir recourir à des dispositions "disproportionnées" comme les confinements ou les jauges. Etat des lieux des annonces du gouvernement.

Pour ne pas se laisser submerger par la cinquième vague et face à l'arrivée du variant Omicron qui, selon Olivier Véran, le ministre de la santé, "semble plus contagieux voire fortement plus contagieux que le variant Delta selon des données provisoires", le gouvernement a annoncé ce lundi des mesures dans l'espoir de casser une courbe qui monte en flèche avec une épidémie qui tutoie les 50.000 cas quotidiens. Le taux d'incidence sur sept jours a en effet bondi à plus de 400 en fin de semaine dernière, contre moins de 200 la semaine précédente.

A l'issue d'un Conseil de défense sanitaire qui s'est tenu plus tôt dans la journée, Jean Castex a annoncé plusieurs mesures pour passer les fêtes d'année sans trop de contraintes, sans changement dans la stratégie vaccinale, dans la mesure où Omicron, s'il semble plus contagieux que Delta, ne semble pas plus dangereux, selon Olivier Véran. Si la reprise épidémique actuelle est liée au variant Delta, la France a désormais recensé 25 cas de contamination par le variant Omicron, repéré initialement en Afrique australe, dont 21 cas importés et quatre dus à une transmission sur le sol français.

Fermeture des discothèques pendant quatre semaines

Le Premier ministre a notamment annoncé une fermeture des discothèques pour 4 semaines à partir de vendredi, en promettant un soutien aux entreprises concernées. Une annonce qui suscité l'ire de Thierry Fontaine, le président de l'organisation professionnelle Umih Nuit, et qui s'est dit "scandalisé".

"Vu qu'on n'a pas - excusez-moi du terme - les couilles de forcer les gens à la vaccination, et bien on va nous fermer", a-t-il indiqué à l'AFP.

Jean Castex a par ailleurs précisé que les personnes de 65 ans et plus pourront se faire vacciner sans rendez-vous "quel que soit le centre". Le chef du gouvernement a également annoncé le passage du protocole sanitaire dans l'Education nationale au niveau 3 (sur une échelle de quatre) rendant obligatoire le port du masque à l'extérieur, par exemple dans les cours de récréation, et plus seulement à l'intérieur. Il prévoit aussi la limitation des activités sportives.

Afin de tenter de freiner la circulation du virus, nous devons "conserver notre bouclier vaccinal et même l'amplifier et le renforcer", a préconisé le Premier ministre.

Vaccination envisagée pour les enfants à risque

Le gouvernement envisage par ailleurs d'ouvrir la vaccination contre le Covid-19 "à tous les enfants" de 5 à 11 ans, "sur la base du volontariat, si possible d'ici la fin de l'année", a déclaré Jean Castex. Pour les 360.000 enfants "à risque" de développer des formes graves du virus, la vaccination a déjà reçu le feu vert de la Haute autorité de santé (HAS) et "commencera dès le 15 décembre", a indiqué le Premier ministre. La vaccination pourrait être étendue avant la fin de l'année à la totalité de cette classe d'âge.

"La première livraison des vaccins Pfizer avec une dilution adaptée pour les enfants sera faite le 13 décembre", a précisé le ministre de la Santé Olivier Véran, invitant "les parents (à) contacter leur médecin, leur pédiatre, pour savoir si leur enfant fait partie de cette catégorie" prioritaire.

Pour les autres enfants, soit environ 6 millions de 5-11 ans, l'exécutif attend encore les "feux verts" de la Haute Autorité de Santé (HAS) et du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) mais "nous organisons toute la logistique (...) pour pouvoir le moment venu commencer sans délai à (les) vacciner", a affirmé Olivier Véran.

"En pratique, cela pourrait commencer aux alentours du 20 décembre pour les centres de vaccination, du 27 décembre pour la médecine de ville et les pharmacies", a-t-il ajouté.

Ces décisions interviennent alors que la France, comme de nombreux pays européens, fait face depuis plusieurs semaines à une recrudescence marquée de l'épidémie de COVID-19.

"Cette situation nous appelle à la lucidité et à la vigilance, sans céder pour autant à je ne sais quel affolement", a déclaré Jean Castex.

Deux à trois jours de télétravail par semaine

"Si le nombre de cas est à nouveau très élevé, la situation n'est pas la même qu'il y a un an. Les Français se sont massivement vaccinés, c'est le cas de 52 millions d'entre nous et cela a changé la donne."

Tout en assurant que "l'heure n'est donc pas à des mesures de jauges, de couvre-feu ou de confinement", le chef du gouvernement a appelé les Français à recourir davantage au télétravail et à "lever le pied" sur les fêtes privées et professionnelles. Jean Castex préconise deux à trois jours de télétravail par semaine.

Beaucoup d'entreprises incitent d'ores et déjà leurs salariés à télétravailler davantage dans le cadre des accords qu'elles ont conclus au titre du dialogue social. C'est la bonne méthode. Il faut que sur l'ensemble du territoire toutes les entreprises qui le peuvent et ne le font pas encore, mobilisent le télétravail. La cible doit être 2 à 3 jours de télétravail par semaine sous réserve bien sûr des contraintes liées à l'organisation du travail et de la situation des salariés. Pour la fonction publique de l'Etat, nous autoriserons jusqu'à 3 jours", a déclaré Jean Castex, en ajoutant qu'un point serait fait dans une semaine pour pour mesurer l'évolution des pratiques. "Si cela ne fonctionnait pas par la voie de la recommandation, ce qui est notre choix, nous serions amenés à passer par celle d'une obligation".

Pour autant, Olivier Véran a observé que la hausse des contaminations avait commencé à ralentir, tout en restant élevée, y voyant "peut-être un premier effet de freinage" et du "ressaisissement" de chacun en matière de respect des gestes barrières.

En associant les mesures annoncées ce lundi à l'effort de vaccination - avec un objectif de 15 millions de doses de rappel administrées d'ici la fin de l'année - et à l'appel à la responsabilité individuelle, "on souhaite pousser notre avantage jusqu'au bout" pour limiter la nouvelle vague épidémique et éviter toute mesure plus drastique, a dit Olivier Véran.