Omicron : le Royaume-Uni resserre la vis en imposant un test Covid négatif avant l'entrée sur le territoire

Face à la virulence du variant Omicron, dont 246 cas positifs ont déjà été détectés à date sur le sol britannique, le gouvernement a durci le ton et décidé d'imposer dès demain mardi 7 décembre, un test Covid-19 négatif à présenter avant d'entrer sur le territoire du Royaume-Uni. Cette mesure vient s'ajouter à l'obligation de faire un test à l'arrivée et de s'isoler 48 heures, déjà imposés depuis le 26 novembre à tous les voyageurs se rendant outre-Manche. La nouvelle mesure n'a pas manqué de faire réagir les professionnels du voyage, qui déplorent un « coup de massue » supplémentaire porté à leur activité.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a jugé le 30 novembre dernier qu'un confinement n'était pas envisagé à ce stade malgré la propagation rapide du variant Omicron. « Mais nous gardons tout sous contrôle constant », a-t-il précisé.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson a jugé le 30 novembre dernier qu'un confinement n'était pas envisagé à ce stade malgré la propagation rapide du variant Omicron. « Mais nous gardons tout sous contrôle constant », a-t-il précisé. (Crédits : TOM NICHOLSON)

Alors qu'un test de dépistage obligatoire dans les deux jours suivant l'arrivée sur le territoire britannique et une obligation de s'isoler en attendant les résultats, avaient déjà été instaurés dès le 26 novembre dernier, les voyageurs devront désormais également présenter un test Covid négatif avant leur départ au Royaume-Uni. Cette mesure a été décidée pour freiner la propagation du nouveau variant Omicron du coronavirus, alors que 246 cas positifs ont déjà été détectés au Royaume-Uni sur la seule journée de dimanche, soit 84 cas supplémentaires par rapport à celle de samedi où 160 cas avaient déjà été dénombrés.

Test obligatoire pour tous les voyageurs de plus de 12 ans

Concrètement, la mesure entrera en vigueur dès mardi 7 décembre à 4 heures (heure locale et GMT), et s'appliquera pour « toute personne âgée de 12 ans et plus désirant se rendre au Royaume-Uni ». Les voyageurs concernés devront présenter un test négatif, PCR ou antigénique, effectué au maximum 48 heures avant le départ, « afin de ralentir l'importation du nouveau variant », a précisé l'exécutif dans un communiqué samedi soir. Pour contrer Omicron, le Royaume-Uni a aussi accéléré sa campagne de rappel vaccinal et réintroduit le port obligatoire du masque dans les transports et les magasins.

L'épidémiologiste Mark Woolhouse, membre d'un groupe d'experts conseillant le gouvernement, a toutefois estimé sur la BBC qu'il était « trop tard » pour enrayer la progression d'Omicron,  qui se propage déjà « assez rapidement » dans le pays. « Si Omicron est au Royaume-Uni, et il l'est, s'il y a une transmission communautaire au Royaume-Uni, et on dirait bien que c'est le cas, alors, c'est cette transmission communautaire qui alimentera la prochaine vague », a-t-il ajouté.

Pour rappel, depuis le début de l'épidémie de Covid-19, le Royaume-Uni est l'un des pays d'Europe qui a le plus pâti des contaminations, avec plus de 145.500 décès enregistrés au sein de sa population.

Une mesure décriée par l'industrie du voyage

Loin de faire consensus, cette mesure a notamment suscité l'ire de l'industrie du voyage britannique, qui commençait tout juste à se remettre après le choc de la pandémie. Le directeur de la Business Travel Association l'a ainsi qualifiée de « coup de massue » pour le secteur, tandis que Tim Alderslade, le PDG de l'association des compagnies aériennes Airlines UK, a jugé cette mesure « prématurée » en l'absence de toutes les données cliniques sur Omicron.

​​« L'extension de la liste rouge avait tout son sens - c'est pour cela qu'elle est là - mais nous savons par expérience que les restrictions générales n'arrêtent pas l'importation de variants », a-t-il fait valoir. Et d'ajouter: « Ces mesures doivent être levées le plus rapidement possible en tenant compte de l'avancée du programme de vaccination pour les troisièmes doses. »

De son côté, Karen Dee, la directrice générale de l'Airport Operators Association, a parlé d'un « coup dévastateur » pour le secteur du voyage. « L'essentiel de la demande restante, déjà limitée depuis la réintroduction de l'auto-isolement à l'arrivée, va désormais disparaître, alors même que les aéroports espéraient une petite augmentation des flux pendant les vacances de Noël », a-t-elle ainsi déploré.

Volonté de fléchir la courbe des contaminations

Face à un tel mécontentement, le gouvernement britannique a admis que ces mesures étaient un coup dur pour le secteur, mais le secrétaire d'État au Transport Grant Shapps a affirmé sur Twitter samedi que cette mesure s'inscrivait dans une volonté de « prioriser avant tout la santé publique ».

Selon les informations du Guardian, il avait pourtant affirmé, un jour plus tôt auprès des professionnels du tourisme, que les tests Covid avant le départ ne seraient pas exigés pour entrer au Royaume-Uni.

Le vice premier ministre britannique Dominic Raab a quant à lui déclaré sur Sky News: « Je sais que c'est un fardeau pour l'industrie du voyage, mais nous avons fait d'énormes progrès dans ce pays », avec près de 81% des plus de 12 ans vaccinés et un rappel administré à 34% de la population éligible.

« Nous devons prendre des mesures ciblées afin d'empêcher ce nouveau variant de s'implanter dans le pays et créer un problème plus grand encore », a-t-il également ajouté.

Enfin, le secrétaire d'État à la Santé et à la Protection sociale au Royaume-Uni, Savid Javid, a tenu à rappeler sur Twitter que les vaccins demeuraient « la première ligne de défense », exhortant de fait les citoyens britanniques à recevoir leur troisième injection dès que cela leur était possible.

La liste rouge s'allonge

Dès lundi à 4 heures, le Nigeria sera ajouté à la liste rouge des pays dont les voyageurs sont interdits d'entrée en Angleterre, en Ecosse et au Pays de Galle, rejoignant ainsi 10 autres pays d'Afrique australe où le variant Omicron circule fortement (Angola, Botswana, Eswatini, Lesotho, Malawi, Mozambique, Namibie, Afrique du Sud, Zambie, Zimbabwe).

Une exception sera toutefois faite pour les ressortissants et résidents qui pourront toujours se rendre au Royaume-Uni mais ils devront observer une quarantaine de dix jours à l'hôtel à leurs frais à leur arrivée. Ces mesures feront l'objet d'une nouvelle évaluation le 20 décembre, selon l'exécutif.

La France a durci son dispositif

De son côté, la France vient, elle aussi, de durcir ses conditions d'accès au territoire en imposant notamment dès samedi 4 décembre un test négatif pour tous les voyageurs, même vaccinés, provenant d'un pays hors de l'Union européenne. Pour les voyageurs en provenance des pays de l'UE, la France impose également un test négatif daté de moins de 24 heures mais uniquement pour les non-vaccinés. Selon Gabriel Attal, qui s'est exprimé sur le sujet mercredi 1er décembre, le gouvernement se pose toutefois la question d'étendre cette mesure aux ressortissants européens vaccinés.

Lire aussi 3 mnOmicron: vaccinés ou non, la France impose le test négatif à tous les voyageurs en provenance d'un pays hors de l'UE

Commentaire 1
à écrit le 06/12/2021 à 14:03
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C'est une mesure purement démagogique, importer une personne positive sur son sol, ne va rien changer à l'épidémie. Il est d'ailleurs étonnant de constater que généralement, les bien-pensants condamnent la xénophobie, mais dès lors que le Covid-19 es...

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