Attaque de Strasbourg : le suspect Chérif Chekatt abattu par la police

Par latribune.fr  |   |  711  mots
(Crédits : Reuters)
Chérif Chekatt, l'auteur présumé de l'attentat du marché de Noël à Strasbourg, a été tué par les forces de l’ordre jeudi 13 décembre au soir dans le quartier du Neudorf, proche du centre-ville, après deux jours de traque. Il a fait au moins trois morts et 13 blessés, selon le dernier bilan provisoire.

[Article publié le 12/12 à 6h49, mis à jour le 13/12 à 22h45 avec les derniers éléments]

Enfin l'épilogue. Après deux jours de traque, Chérif Chekatt, l'auteur présumé de l'attentat du marché de Noël à Strasbourg qui a fait au moins trois morts et 13 blessés, a été abattu par la BST (brigade spécialisée de terrain) sud (Meinau-Neudorf), rue du Lazaret, dans le quartier du Neudorf, proche du centre-ville. Une source policière à l'AFP a indiqué que l'homme, "a tiré sur une équipe de policiers de sécurité publique qui a riposté."

Plus de 700 membres des forces de l'ordre étaient à la recherche du suspect depuis l'attentat et plusieurs opérations de police avaient déjà eu lieu au Neudorf où Chérif Chekatt, 29 ans, a grandi. Quatre proches du mis en cause avaient également été placés en garde à vue : le père, la mère et deux de ses frères. Et d'après plusieurs sources, un autre frère, fiché S, a été interpellé en Algérie.

Après l'attaque du 11-Décembre, le dispositif Vigipirate avait été étendu au niveau "urgence attentat" avec contrôles renforcés aux frontières. Et la section antiterroriste du parquet de Paris avait immédiatement ouvert une enquête du chef d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes criminelle.

Le procureur de Paris confirme la motivation terroriste de l'attaque

Il était environ 20 heures le 11 décembre lorsqu'une fusillade avait éclaté, dans le centre-ville de Strasbourg, d'abord dans le secteur de la rue des Grandes Arcades, puis de la rue des Orfèvres et de la Grand'Rue, à proximité du marché de Noël. D'après les déclarations du procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, l'assaillant avait ouvert le feu à plusieurs reprises et avait également attaqué des personnes avec un couteau. Il avait tiré en direction d'une patrouille "Sentinelle", qui avait riposté et l'avait blessé au bras.

Il avait ensuite quitté les lieux en taxi, demandant au chauffeur de le conduire dans le quartier du Neuhof "sans donner d'adresse précise". Ce dernier avait témoigné l'avoir vu en possession d'une arme de poing et présentant des blessures. En sortant du taxi, il avait échangé des coups de feu avec des policiers et avait de nouveau réussi à prendre la fuite.

Selon Rémy Heitz, l'homme a bien crié "Allah Akbar" lors de la fusillade. Et a confirmé la motivation terroriste de l'attaque.

"Ce qui est arrivé hier soir est incontestablement un attentat, qu'on le veuille ou non, une forme d'attentat terroriste, si l'on prend le mot au sens premier du terme, à savoir destiné à créer la terreur", déclarait le maire de Strasbourg, Roland Ries.

Le tireur présumé, un multirécidiviste de droit commun, radicalisé en prison et "fiché S"

L'homme, âgé de 29 ans et originaire de Strasbourg, a rapidement été identifié après les faits. Il était connu des services de police pour des faits de droit commun - il avait d'ailleurs été perquisitionné à son domicile par la gendarmerie plus tôt dans la journée pour un braquage qui avait mal tourné et des tentatives d'homicide. Mais comme il n'était pas chez lui, il n'avait donc pas pu être interpellé. Une grenade, une carabine et deux couteaux de chasse avait été retrouvés lors de la perquisition.

Il était également "fiché S" (pour Sûreté de l'Etat) et suivi par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour "prosélytisme religieux", depuis sa sortie de prison en 2015.

« Il a fait plusieurs séjours en prison et c'est à l'occasion de ces séjours en prison qu'a été détectée chez lui une radicalisation dans la pratique religieuse. Jamais de signes de passage à l'acte », a souligné Laurent Nunez sur France Inter. « C'est à ce titre uniquement qu'il était suivi de manière assez sérieuse par les services de renseignement, comme beaucoup d'autres individus qui ont pu manifester une pratique radicale religieuse en détention. Il n'a jamais été connu pour des délits liés au terrorisme ».

Selon le procureur de Paris, le casier judiciaire du tireur présumé portait 27 condamnations en France, en Allemagne et en Suisse.

(avec Reuters et AFP)