Hollande : "La France est dans un état meilleur que celui que j'ai trouvé"

Par latribune.fr  |   |  766  mots
François Hollande estime que la France va mieux aujourd'hui qu'au départ de Nicolas Sarkozy en 2012.

L'ancien président de la République François Hollande a déclaré dimanche qu'il laissait "la France dans un état bien meilleur que celui que j'ai trouvé", au départ de Nicolas Sarkozy en 2012.

Arrivé au siège du Parti socialiste rue de Solférino après son départ de l'Elysée, il a aussi expliqué qu'il venait là, comme avant lui François Mitterrand en 1995, pour "retrouver des souvenirs, des visages", mais aussi "parce que sans vous, sans le mouvement que vous portez, sans la force que vous incarnez, je n'aurais jamais présidé la France".

"J'ai exercé la présidence dans des épreuves terribles"

"Nous avons cette satisfaction que je ne veux pas rendre présomptueuse quand je sais qu'il y a encore tant de malheurs, tant de chômage, tant de difficultés", a déclaré François Hollande, qui a dirigé le PS pendant onze ans, entre 1997 et 2008.

"Mais permettez-moi de vous le dire : je laisse un pays dans un état de bien meilleur que celui que j'ai trouvé", a-t-il ajouté, déclenchant une salve d'applaudissements nourris.

"J'ai exercé pendant cinq ans la présidence de la République dans des épreuves terribles qui ont saisi notre pays de stupeur", a-t-il ajouté. "J'ai veillé à ce que notre pays puisse tenir bon dans ces circonstances. C'est ma fierté que d'y être parvenu".

Le quinquennat de François Hollande a été secoué par une série d'attentats djihadistes sans précédent sur le sol français qui ont fait, depuis janvier 2015, plus de 230 morts et des centaines de blessés.

Celui qui voulait être un "président normal" a battu des records d'impopularité, sa cote remontant seulement avec l'annonce qu'il ne briguerait pas un second mandat mais fléchissant à 28% dans le dernier baromètre Harris Interactive.

Bouleversement du paysage politique

A 62 ans, François Hollande quitte le pouvoir au moment où le paysage politique français connaît un bouleversement sans précédent, avec une droite et une gauche traversées par des lignes de fractures et qui menacent à tout instant d'imploser.

En pleine crise d'identité, le PS s'est déchiré tout au long du quinquennat qui s'achève entre son aile gauche et son aile droite, dont certains représentants n'hésitent désormais plus à parler de "mort" du parti de la rue de Solferino, à l'image de l'ancien Premier ministre Manuel Valls.

"Il est toujours nécessaire de poursuivre ce mouvement", a souligné François Hollande. "Ce mouvement, il durera et il donnera sans doute lieu à des formes nouvelles, à d'autres modes d'organisation, à des structures différentes d'aujourd'hui".

"Mais je ne doute pas que ce qu'avant nous des générations ont conçu à travers ce beau mot de socialisme durera et perdurera", a ajouté celui qui fut le deuxième président socialiste de la Ve République après François Mitterrand.

A un mois des élections législatives que le PS aborde en ordre dispersé, "il faut que vous, vous soyez dans l'esprit de la construction, de la responsabilité, de l'unité, de la réussite", a-t-il lancé aux militants et aux cadres réunis au siège du parti, où une large banderole "Merci" avait été déployée au dessus du porche.

"Il faut toujours vouloir la réussite de son pays, la réussite de ceux qui le dirigent (...), il faut toujours faire le choix de la réussite, de la construction de la République et de la France et c'est ce que nous avons fait ensemble, et c'est ce que vous ferez toujours, et je vous accompagnerai partout où vous serez", a-t-il conclu.

François Hollande a quitté l'Elysée dimanche après la passation de pouvoirs avec son successeur Emmanuel Macron, au terme d'un entretien de plus d'une heure entre les deux hommes.

"Bon courage" dit Hollande à Macron

Reconduit par Emmanuel Macron jusqu'à sa voiture, sous les applaudissements du personnel de l'Elysée et du nouveau chef de l'Etat, le septième président de la Ve République a franchi à 11H09, sous le soleil, le portail du palais présidentiel.

Contrairement à la précédente passation de pouvoirs entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, le 15 mai 2012, Emmanuel Macron a accompagné le président sortant jusqu'à sa voiture.

Après une longue poignée de mains et plusieurs gestes des mains entre les deux hommes, il s'est brièvement joint aux applaudissements du personnel de l'Elysée. "Bon courage", a glissé M. Hollande à son ex-conseiller, avant de quitter l'Elysée.

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