Ménages, sociétés, retraités : baisses d'impôts en série à 8 mois de la présidentielle

Par latribune.fr  |   |  539  mots
Selon le ministre de l'Economie et des Finances, l'impôt sur le revenu va baisser en 2017, tout comme l'impôt sur les sociétés. Les retraités auront également droit à une mesure.

Publié le 9 septembre à 9 h 21, mis à jour le 9 septembre à 17 h 19

Les arbitrages ont été rendus : le gouvernement français a décidé vendredi d'une baisse forfaitaire d'un milliard d'euros de l'impôt sur le revenu. Dans un entretien à l'AFP, Michel Sapin, ministre de l'Economie et des Finances, affirme que cette baisse se fera "au bénéfice des classes moyennes".

"Plus de cinq millions de foyers fiscaux" bénéficieront de cette mesure, qui prendra la forme d'une réduction d'impôt de 20% sous condition de revenu, a ajouté le ministre, tout en assurant que l'objectif de réduction du déficit public à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) serait tenu malgré ce geste fiscal. Par ailleurs, les retraités, "quels que soient leurs revenus" selon Michel Sapin, auront droit dès l'année prochaine à un crédit d'impôt pour les services à la personne et l'emploi à domicile. Selon les services du ministère, la mesure bénéficiera à 1,3 millions de ménages supplémentaires.

Un geste pour les entreprises

Les entreprises ne sont pas oubliées. Le gouvernement semble soucieux de ne pas abandonner sa politique de l'offre engagée en 2014, qui vise surtout à réduire le coût du travail. En plus de cette baisse, le taux de l'impôt sur les sociétés va être ramené à 28% (contre 33% actuellement) pour les petites et moyennes entreprises. Le taux du CICE sera porté à 7% en 2017, pour des salaires allant jusqu'à 2,5 fois le Smic : selon Bercy, cela représente "un allègement supplémentaire pour les entreprises de 3,3 milliards d'euros".

La CGPME a immédiatement réagi à cette annonce :

" S'il y a lieu de se réjouir de ce qui, pour certains, se traduira effectivement par une petite baisse d'impôts, on peut regretter une mesure simple qui aurait consisté à aligner immédiatement sur la moyenne européenne le taux marginal d'IS à 25% pour toutes les entreprises et tous les bénéfices. En effet, la montée en puissance de la baisse progressive du "taux d'IS ramené à 28% pour toutes les entreprises en 2020" annoncée ce matin, reste très aléatoire et ne peut, à ce stade, et au vu des échéances électorales prochaines, être prise pour argent comptant ", explique la Confédération.

Le Medef n'est pas en reste. Dans un communiqué de presse, le Mouvement "regrette que le gouvernement n'ait pas, dès 2017 et comme prévu dans le pacte de responsabilité, amorcé la baisse du taux d'IS pour toutes les entreprises. Il y a pourtant urgence : la relance de l'économie, tangible, est encore fragile et insuffisante pour relancer massivement la création d'emplois. En outre, cette trajectoire de baisse introduit de nouveaux seuils. Quant à l'abandon de la suppression de la C3S, c'est un renoncement à l'un des engagements du pacte de responsabilité. Faut-il rappeler que la C3S est une taxe absurde, car assise sur le chiffre d'affaires et non sur le bénéfice ?"

Selon, Geoffroy Roux de Bézieux, le vice-président délégué du MEDEF,  " baisser la pression fiscale sur les entreprises est un moyen infaillible de relancer la croissance et l'emploi. Les annonces du gouvernement vont dans le bon sens. Dommage qu'il n'utilise pas tous les leviers fiscaux à sa disposition ".

 (Avec AFP)