L’affaire McKinsey est un « procès totalement idiot », juge Castaner

Par latribune.fr  |   |  338  mots
Christophe Castaner, le chef de file des députés LREM. (Crédits : Gonzalo Fuentes)
Le chef de file des députés de la majorité LREM considère que la mise en cause du cabinet privé relève du « procès d’intention ».

Sans surprise, il monte au créneau pour défendre son parti et l'exécutif. Ce dimanche sur RMC, Christophe Castaner a tiré à boulet rouge contre la mise en cause de McKinsey par le Sénat. Le cabinet privé est critiqué pour ses nombreux et coûteux contrats avec l'Etat, comme pour ne pas avoir payé d'impôts depuis des années. Mais pour le chef de file de la majorité LREM, l'affaire relève d'un « procès d'intention »« Quand vous parlez, pour 16,5 millions d'euros pour une année pleine, de McKinsey 477 fois, c'est effectivement une opération politique », a-t-il lâché.

Le Sénat a révélé le 17 mars, dans le cadre d'une commission d'enquête initiée par le petit groupe CRCE à majorité communiste, que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d'un milliard d'euros en 2021. Les sénateurs ont en outre saisi la justice pour « suspicion de faux témoignage » contre un dirigeant de McKinsey qui a affirmé que son cabinet payait bien l'impôt sur les sociétés (IS) en France, alors que la commission d'enquête a relevé que les entités françaises de McKinsey n'avaient versé aucun IS depuis dix ans.

« La plainte que vous évoquez n'a aucune chance de prospérer », a estimé M. Castaner. « Il y a un certain nombre de missions temporaires (pour) lesquelles vous faites appel à des prestataires privés », a défendu le député. « C'est vraiment un procès totalement idiot, celui de dire 'il faudrait que tout soit internalisé' de la cantine scolaire (...) jusqu'à un certain nombre de mission spécifiques », a-t-il jugé. « S'il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait lancé dimanche dernier Emmanuel Macron à ceux qui lui reprochent ces nombreux contrats. Le président candidat avait estimé notamment que le non-paiement de l'IS par McKinsey s'expliquait par les règles fiscales en vigueur.

(avec AFP)