La droite pour le maintien de la priorité française au nucléaire

Par latribune.fr  |   |  607  mots
Nicolas Sarkozy et François Fillon sont d'accord pour maintenir la part actuelle du nucléaire dans la production d'électricité. La droit abrogera l'objectif inscrit aujourd'hui dans la loi de diminution de la part du nucléaire, affirme Nicolas Sarkozy

Si elle revient au pouvoir en 2017, la droite abrogera l'objectif de réduire d'ici 2025 la part du nucléaire de 75 à 50% dans la production d'électricité car "il n'y a pas d'alternative crédible au nucléaire", affirme Nicolas Sarkozy dans un entretien au JDD publié samedi.

"En cas d'alternance, nous abrogerons l'objectif de ramener à 50% la part du nucléaire dans la production d'électricité en France (...) Il n'y a simplement aucune alternative crédible à l'énergie nucléaire. Il faut donc maintenir le parc actuel, et investir pour développer une nouvelle génération de centrales", affirme le président des Républicains, dont le parti tient une convention mardi sur l'énergie.

Fermer Fessenheim, "une erreur historique"

La fermeture de Fessenheim, confirmée par François Hollande pour cette année à l'occasion de la conférence environnementale, "est une erreur historique", juge-t-il.

"L'Autorité de sûreté nucléaire, après avoir examiné la centrale, lui a accordé plusieurs années d'exploitation supplémentaires. À lui seul, le site de Fessenheim fournit notamment, l'électricité de toute la région Alsace. Elle rapporte plus de 300 millions d'euros de bénéfices à EDF et elle ne pose aucun problème de sécurité", plaide-t-il.

"De deux choses l'une : soit les centrales sont dangereuses et, dans ce cas, la France comptant 58 réacteurs nucléaires, pourquoi fermer ceux de Fessenheim et pas les autres ? Soit ce n'est pas dangereux et, dans ce cas-là, pourquoi fermer Fessenheim ? Uniquement, par pure tactique électorale, pour rattraper désespérément les écologistes ? On est très loin du sens de l'État", dénonce l'ancien chef d'Etat.

Fillon d'accord avec Sarkozy

Interrogé par l'AFP pour savoir s'il partageait la position de Nicolas Sarkozy, l'ancien Premier ministre François Fillon, candidat à la primaire à droite, a répondu: "Oui absolument, cette proposition (de baisse à 50%) est totalement irréaliste et conduirait à une forte augmentation des émissions de CO2 d'environ 30%".

Quant à l'ancienne ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, elle a estimé que "la réduction de la part du nucléaire doit procéder de la montée en puissance des renouvelables".

Mais "fixer dans la loi des objectifs de réduction impératifs, c'est s'obliger éventuellement à fermer des centrales qui n'ont pas atteint leur échéance, et dont l'ASN ne demande pas la fermeture, ce qui est économiquement absurde", selon cette autre candidate à la primaire.

Rama Yade, ex-secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy et candidate à la présidentielle, a regretté dans un communiqué que "Nicolas Sarkozy s'enferme dans une vision passéiste des enjeux énergétiques".

Les écologistes pas d'accord

C'est chez les écologistes que la sortie du président LR a suscité le plus de critiques. "Donc le parti des #OGM et du gaz de schiste devient aussi celui de l'aveuglement #nucléaire. En arrière toute", a tweeté la ministre Emmanuelle Cosse, ancienne patronne d'EELV, Barbara Pompili dénonçant "un monceau d'âneries".

Pascal Durand, ex-secrétaire national d'EELV et proche de Nicolas Hulot, a égratigné au passage sur Twitter la politique énergétique actuelle: "vu le peu d'empressement du gouvernement à tenir cet engagement (de réduire à 50% la part du nucléaire, NDLR), il n'aura pas trop de boulot..".

Sur EDF, Nicolas Sarkozy voit comme "seule solution" d'"ouvrir le capital d'EDF pour lui permettre d'investir dans son développement : investir dans l'EPR, et notamment en Grande-Bretagne, mais aussi investir pour développer un nouveau modèle de centrales de milieu de gamme, qui permette de gagner des appels d'offres dans d'autres pays".

Mais "le nucléaire est une activité stratégique et il ne peut être question d'une privatisation à 100 % d'EDF", ajoute-t-il.

AFP