Climat des affaires : la France rétrogradée au 31e rang dans le classement de la Banque mondiale

Par latribune.fr  |   |  623  mots
Au classement Doing Business 2018, la France figure en dessous de la moyenne des pays de l'OCDE.
D'après le rapport "Doing Business 2018", qui mesure le cadre réglementaire pour les petites et moyennes entreprises dans 190 économies, la France a perdu deux places.

La France a été rétrogradée au 31e rang d'un classement international sur le climat des affaires pour les petites et moyennes entreprises (PME), dominé une nouvelle fois par la Nouvelle-Zélande. Intitulé "Doing Business" (*) et publié depuis 2003 par la Banque mondiale, ce rapport passe au crible le cadre réglementaire qui s'applique aux PME dans 190 économies, en évaluant notamment dans quelles conditions celles-ci peuvent lancer leur activité, avoir accès à l'électricité, au crédit ou payer leurs impôts. Dans ce palmarès, la France a obtenu la note de 76 sur 100.

La Nouvelle-Zélande en tête

Selon le dernier classement publié mercredi, le trio de tête reste inchangé avec la Nouvelle-Zélande trônant à la première place suivie de Singapour et du Danemark. La Corée du Sud et Hong-Kong complètent le quinté. Viennent ensuite les Etats-Unis qui gagnent deux places et le Royaume-Uni dont la position reste inchangée.

L'Hexagone occupe certes encore la première place sur la facilité de faire du commerce avec l'étranger mais elle est toujours à la traîne sur les procédures d'enregistrement de propriétés commerciales (100e place) ou sur l'obtention de crédits (90e), selon la Banque mondiale. Quelques mesures ont néanmoins été mises en exergue dans le rapport :

"La France a renforcé la protection des investisseurs minoritaires en augmentant la transparence dans les entreprises. Le pays a également allégé la fiscalité en réduisant les taux de cotisation et les contributions pour la formation professionnelle."

Les indicateurs relatifs aux créations d'entreprises ou l'exécution des contrats ont également été bien notés. Le pays reste globalement distancé par ses voisins allemand et portugais qui rétrogradent pourtant rétrospectivement à la 20e position (-3 places) et la 29e position (-4 places). L'Espagne, qui connaît l'une des croissances les plus dynamiques d'Europe de l'Ouest, double également la France en se hissant à la 28e position (+4 places). Mais les derniers rebondissements en Catalogne pourraient modifier les perspectives économiques du pays.

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La Somalie en dernière position

La Chine, elle, stagne à la 78e place, à la traîne en matière d'obtention de permis de construire (172e position), de facilité de faire du commerce avec l'étranger (97e position) ou de procédures de lancement d'une activité (93e).

Interrogée par l'AFP, la Banque mondiale a souligné que pour obtenir un permis de construire à Shanghai et à Pékin (les deux villes mesurées par "Doing Business"), 23 étapes et 249 jours étaient nécessaires quand il faut en moyenne 15,2 étapes et 138 jours dans la région d'Asie de l'est et Pacifique.

Cela s'explique par "de nombreuses inspections obligatoires par des agences extérieures", a expliqué une porte-parole. "En moyenne, un entrepreneur devra franchir 10 étapes préalables à la demande d'un permis de construire quand il faut seulement 3 étapes en Australie", a-t-elle ajouté. Comme l'an passé, la Somalie ferme le classement, derrière l'Erythrée. Enfin, le Venezuela, qui traverse une grave crise politique et économique, perd une place et est rétrogradé en 188e position.

Ce classement a été vivement critiqué par le passé par des Organisations non-gouvernementales (ONG) mais aussi par certains pays à l'instar de la Chine qui contestait son classement, obligeant la Banque mondiale à revoir en partie sa méthodologie.

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(*) 10 critères sont retenus par les auteurs du rapport pour construire ce classement : création d'entreprise, octroi de permis de construire, raccordement à l'électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs minoritaires, paiement des impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et règlement de l'insolvabilité.

(Avec agences)