« La réforme des retraites ne signe pas la retraite des réforme » (Olivier Véran)

Par latribune.fr  |   |  473  mots
Olivier Véran (Crédits : Reuters)
Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a assuré que l'exécutif continuerait à dérouler une feuille de route « réagencée », au-delà de la réforme des retraites qui, malgré les blocages et la contestation, « ne signe pas la retraite des réformes », dans une interview au Journal du dimanche.

Après les violences extrêmes observées jeudi dernier lors de la journée d'action contre la réforme des retraites et ce samedi à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres lors d'une manifestation interdite contre les méga bassines, la prochaine journée de mobilisation, ce mardi 28 mars, sera évidemment une journée à haut risque. Alors qu'elles menacent l'État de paralysie dans la mise en marche d'autres réformes, les tensions sociales n'infléchissent pas la politique du gouvernement, selon son porte-parole, Olivier Véran.

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« On ne peut pas laisser s'installer l'idée que la violence serait une réaction justifiable ou compréhensible », a-t-il relevé dans un entretien accordé au Journal du dimanche (JDD). « La réforme des retraites ne signe pas la retraite des réformes. Il y aura, demain, d'autres réformes, conduites par nous ou par les gouvernements qui nous succèderont. Certaines seront impopulaires, mais nécessaires à l'avenir de notre pays, et validées démocratiquement elles aussi par des Parlements légitimes », a déclaré Olivier Véran.

Travailler avec les syndicats

Pas de remise en cause donc de la réforme des retraites validée par 49.3, ni même une « pause » comme le demandait le leader de la CFDT, Laurent Berger, pour apaiser le climat social. Le gouvernement attend la validation du Conseil constitutionnel dans quelques semaines. Dans le sillage d'Emmanuel Macron, le porte-parole du gouvernement a assuré que l'exécutif entendait collaborer avec les forces syndicales, pourtant vent debout contre la réforme.

« On ne se mettra pas d'accord sur le recul à 64 ans, mais à côté de cette question il y en a beaucoup d'autres, essentielles pour les Français, sur lesquelles nous voulons travailler avec eux », a-t-il fait-il valoir, citant la « gestion des fins de carrière », la « reconversion professionnelle » ou encore la « revalorisation des salaires en dessous du Smic »

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Réagencer le calendrier parlementaire

Pour la suite, le gouvernement va « réagencer » l'agenda parlementaire pour « répondre aux préoccupations du quotidien des Français : l'accès aux médecins, les fermetures de classes, l'accès aux papiers d'identité ».

Faute de majorité absolue à l'Assemblée, « nous devons aussi réfléchir à la manière de procéder sans forcément recourir systématiquement à la loi », ajoute-t-il, plaidant également pour « mieux associer le peuple aux prises de décision ».

« Nous l'avons fait Conseils nationaux de la refondation ou la convention citoyenne sur la fin de vie. Nous devons le déployer davantage », a-t-il dit.

Par exemple, « nous allons reporter le texte sur l'immigration et l'intégration. Voilà un thème sur lequel il serait intéressant de permettre à la société de réfléchir ».

(avec AFP)