Le conseil national du Parti socialiste approuve son alliance avec LFI

Par latribune.fr  |   |  810  mots
"Maintenant nous allons mener campagne ensemble", a déclaré Olivier Faure aux militants socialistes, insoumis, écologistes et communistes à l'issue du vote des 300 membres du Conseil national du PS (Crédits : Stephane Mahe)
Le Conseil national du Parti socialiste (PS) a validé vendredi l'accord passé mercredi avec La France insoumise (LFI) pour les élections législatives de juin. Le PS rejoint ainsi EELV et le PCF. L'accord réserve 70 circonscriptions (hors outre-mer) au PS, contre une centaine pour EELV et une cinquantaine pour les communistes. Objectif : imposer une cohabitation à Emmanuel Macron.

Le Conseil national du Parti socialiste (PS) a validé vendredi l'accord passé mercredi avec La France insoumise (LFI) pour les élections législatives de juin, a annoncé sur Twitter le premier secrétaire du PS, Olivier Faure. "Maintenant nous allons mener campagne ensemble", a déclaré Olivier Faure aux militants socialistes, insoumis, écologistes et communistes à l'issue du vote des 300 membres du Conseil national du parti (167 voix pour et 101 contre). Mercredi, LFI et le PS avaient annoncé avoir conclu leur accord après être tombé d'accord sur la stratégie, le programme et les circonscriptions, un texte qui devait soumis à l'approbation interne des socialistes.

Objectif : Mélenchon à Matignon

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle avec 22% des voix et qui ambitionne d'imposer une cohabitation au président réélu Emmanuel Macron, a également scellé un accord électoral avec les écologistes et les communistes.

"Nous sommes très fiers de pouvoir porter les prochains combats des prochaines semaines, et tenter de réveiller l'espoir avec eux dans notre pays, pour permettre une alternative à la majorité qui nous est promise pour Emmanuel Macron", a ajouté Olivier Faure.

 Le premier secrétaire du PS a toutefois souligné que "cette décision (n'avait) pas été facile", mais qu'elle avait été prise pour "répondre à l'attente de rassemblement (des Français), mais d'abord de changement, de transformation sociale, écologique, démocratique".

"Nous nous sommes beaucoup manqués et maintenant, je l'espère, nous allons nous retrouver", a conclu Olivier Faure.

Les insoumis, les écologistes et les communistes ont salué le vote du Conseil national du Parti socialiste.

"Bravo à Olivier Faure et aux militants du Parti socialiste pour leur démarche courageuse! Avec la Nouvelle union populaire, nous pouvons remporter les élections législatives et changer la vie des gens!", a réagi Manuel Bompard, directeur de campagne des législatives pour LFI et député européen, sur Twitter.

"Conjuguons l'ambition climatique et la justice sociale. Immenses espoir et responsabilité", a écrit de son côté Julien Bayou, le secrétaire national d'Europe écologie-Les Verts (EELV), dans un tweet reprenant une publication annonçant la validation de l'accord entre LFI et le PS.

"C'est fait. Le PS rejoint ce soir la Nouvelle union populaire écologique et sociale. La gauche est rassemblée pour les élections législatives. Maintenant, gagnons!", a tweeté Fabien Roussel, candidat communiste à l'élection présidentielle qui a obtenu 2,3% des suffrages au premier tour.

D'après un sondage Elabe pour BFMTV et SFR publié mercredi, le rapprochement entre La France insoumise, EELV, le PS et le PC - baptisé Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) - est plébiscité par 54% des Français et par 84% des sympathisants socialistes.

70 circonscriptions pour le PS hors outre-mer

Le compromis réserve 70 circonscriptions (hors outre-mer) au PS, contre une centaine pour EELV et une cinquantaine pour les communistes.

"Nous voulons faire élire des députés dans une majorité de circonscriptions, pour empêcher Emmanuel Macron de poursuivre sa politique injuste et brutale (RSA sous condition de travail gratuit et retraite à 65 ans) et battre l'extrême-droite", déclaraient mercredi LFI et le PS dans un communiqué commun.

"Le Premier ministre serait issu du plus grand groupe à l'Assemblée, soit Jean-Luc Mélenchon", ajoutaient-ils.

Le texte reprend les principes stratégiques déjà agréés par ces EELV et le PCF, sur la garantie du respect de la "pluralité" et "l'autonomie" de chacun des partis, notamment via des groupes parlementaires distincts, et sur la mise en place d'un intergroupe. Les membres de l'union participeront tous samedi à la convention d'investiture à Aubervilliers.

Sur le programme, sont validées aussi avec le PS les grandes orientations: SMIC à 1.400 euros nets, le blocage des prix de première nécessité, l'abrogation de la loi El-Khomri (une socialiste), la planification écologique, la VIe République...

Pour la retraite à 60 ans, elle sera "pour tous" mais le PS a fait ajouter: "avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles".

Figure aussi explicitement "la défense de la République laïque et universaliste", que les socialistes souhaitaient voir clarifier.

"Mettre fin au cours libéral et productiviste de l'UE"

Les deux formations actent "des histoires différentes avec la construction européenne". Mais l'objectif est commun: "mettre fin au cours libéral et productiviste de l'Union européenne et construire un nouveau projet au service de la bifurcation écologique et solidaire."

Vis-à-vis des traités européens qui bloqueraient l'application du programme sur certains points, LFI et le PS font un compromis lexical: "Nous parlons de désobéir pour les uns, de déroger de manière transitoire pour les autres".

"Il nous faudra dépasser ces blocages et être prêts à ne pas respecter certaines règles", ajoutait le communiqué commun publié mercredi.