Le Parti socialiste uni... pour refuser la confiance au gouvernement

Par latribune.fr  |   |  489  mots
Lors d'une réunion de son bureau national, le Parti socialiste a choisi une ligne ferme à l'égard du gouvernement et d'Emmanuel Macron, au lendemain des législatives.
Au lendemain des législatives, l'instance dirigeante socialiste a donné le ton - ferme à l'égard de la majorité présidentielle - à l'Assemblée nationale. Les socialistes qui voteraient la confiance au gouvernement seront exclus du parti.

"Aucun des participants n'est allé dans le sens de voter pour la confiance à Édouard Philippe", a estimé Luc Carvounas, nouveau député du Val-de-Marne, à la sortie du bureau national du Parti socialiste. Voilà qui est clair désormais, quant à la position que vont adopter les 30 députés qui devraient composer le groupe PS à l'Assemblée nationale. Les socialistes qui voteraient la confiance au gouvernement seraient exclus du parti.

L'instance dirigeante s'est réunie, deux jours après le second tour des législatives et la démission du premier secrétaire socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, afin de définir la position à adopter face à la majorité élue. La décision devrait être entérinée samedi, en conseil national.

Pour le moins tranchée, elle adresse un message clair à certains députés PS "rescapés" du quinquennat Hollande, notamment Stéphane Le Foll, ex-ministre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la Forêt, qui doivent leur victoire en partie à la décision de La République en Marche de ne pas avoir présenté, face à eux, un candidat de la majorité présidentielle.

En cas d'abstention, cependant, le sort réservé aux députés reste inconnu. Ce à quoi, Luc Carvounas a souhaité rassurer :"Je n'ai entendu personne dire qu'il fallait s'abstenir."

Sébastien Denaja, fidèle de l'ancien président, a ajouté:

"C'est au prochain président ou à la prochaine présidente du groupe socialiste de répondre [à cette question]." Rappelant que le "PS et le groupe à l'Assemblée étaient deux entités bien distinctes".

"Le PS ne doit pas être le nombril de la prochaine gauche"

Le président du groupe socialiste devrait être élu ce jeudi 22 juin. Olivier Faure, président sortant et député en Seine-et-Marne, a d'ores et déjà annoncé son intention de briguer un nouveau mandat. Mais il n'est pas le seul à lorgner ce poste puisque la députée des Deux-Sèvres, Delphine Batho, ex-ministre de l'Ecologie sous Hollande et la députée de Saône-et-Loire Cécile Untermaier ont aussi présenté leur candidature.

Mi-juillet, un second conseil national sera organisé pour nommer la direction collégiale du parti et lui donner une feuille de route.

"Cela doit être un processus très ouvert [...] Il faut le faire avec d'autres. Le Parti socialiste n'a pas vocation à être le nombril de la prochaine gauche", a expliqué l'ex-frondeur Christian Paul, lui aussi battu dimanche dans la Nièvre.

Lundi, une trentaine de secrétaires de fédérations PS avaient signé une tribune dans le quotidien Libération appelant à une refondation du parti tenant compte d'avantages des militants et mettant en garde contre une "une Saint-Barthélemy généralisée".

"Nous le disons ici clairement : nous ne nous laisserons pas voler cette refondation. Car il s'agit de notre refondation. La refondation par les militants de ce que doit redevenir la famille socialiste", ont-ils écrit.

A bon entendeur...

(avec Reuters)