Nice, Avignon, Djeddah... Vigipirate passe au niveau "urgence attentat" sur la France entière

Par latribune.fr  |   |  1064  mots
Ce jeudi 29 octobre, quelques heures après l'attaque au couteau à l'église Notre-Dame de Nice, le président français Emmanuel Macron était sur les lieux de l'attentat en compagnie du maire de Nice Christian Estrosi (ici, à sa gauche, bouleversé). (Crédits : Reuters)
Quelques heures après l'attaque qui a fait trois morts à Nice, le Premier ministre Jean Castex annonce que l'ensemble de l'Hexagone est passé au niveau "urgence attentat". Peu de temps avant l'attentat de Nice, à Avignon, un homme armé était abattu par la police après avoir menacé des passants. Par ailleurs, la représentation diplomatique de la France à Dejeddah, en Arabie Saoudite, a été attaquée, mais l'assaillant armé d'un couteau a été maîtrisé et arrêté. Malgré de vives tensions entre la France et la Turquie, celle-ci vient d'aussitôt condamner l'attentat de Nice, se disant solidaire du peuple français contre la violence et le terrorisme.

Le plan Vigipirate en France est porté au niveau "urgence attentat" sur l'ensemble du territoire national, a annoncé jeudi le Premier ministre, Jean Castex, quelques heures après l'attaque qui a fait trois morts à Nice.

"La réponse du gouvernement sera ferme, implacable et immédiate", a dit le chef du gouvernement à la tribune de l'Assemblée nationale.

Il a jouté:

"J'ai d'ores et déjà décidé de porter le plan Vigipirate au niveau 'urgence attentat' sur l'ensemble du territoire national"(...) "Le président de la République a convoqué un conseil de défense et de sécurité nationale pour demain matin."

Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées dans une attaque présumée terroriste à l'arme blanche vers 09h00 (08h00 GMT) en plein coeur de Nice. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.

Le président français Emmanuel Macron s'est aussitôt rendu à Nice sur les lieux de l'attentat avec le maire de Nice Christian Estrosi.

Nice, Avigon, Dejeddah...

Un assaillant armé d'un couteau s'écriant "Allah Akbar" a décapité une femme et tué deux autres personnes dans une attaque présumée terroriste survenue jeudi matin en plein coeur de Nice, où s'est rendu le président Emmanuel Macron.

Quelques heures avant, un homme muni d'une arme de poing a été abattu par la police à Avignon après avoir menacé des passants.

Un homme a par ailleurs été arrêté à Djeddah, en Arabie saoudite, après avoir attaqué, armé d'un couteau, un vigile du consulat de France, a annoncé l'ambassade de France à Ryad.

Deux semaines après l'assassinat de Samuel Paty

L'attaque à Nice intervient deux semaines seulement après l'assassinat de Samuel Paty, professeur de collège décapité par un réfugié d'origine tchétchène quelques jours après avoir montré en classe des caricatures de Mahomet.

À la suite à cet assassinat, plusieurs médias français ont publié des caricatures du prophète, suscitant des critiques voire de la colère dans une partie du monde musulman où des appels au boycott de produits français ont été lancés.

Lire aussi : Caricatures et boycott des produits français: Macron appelle à l'unité face aux tensions avec le Moyen-Orient

Ce jeudi, le Conseil français du culte musulman (CFCM), en signe de deuil et de solidarité avec les trois victimes de l'attentat de Nice, a appelé les musulmans de France à annuler les célébrations de la fête de la naissance du prophète (Mawlid), prévues ce jour.

L'attaque de Nice

L'attaque s'est produite vers 9h00 à la basilique Notre-Dame, située avenue Jean Médecin, la principale artère commerçante de Nice.

Deux femmes et un homme ont été tuées par un assaillant qui a été blessé et interpellé par les forces de l'ordre peu de temps après.

"Il ne fait aucun doute [sur le sens du geste] de l'auteur de ces actes, qui n'a cessé de répéter en boucle devant nous 'Allah Akbar' alors qu'il était médicalisé sur place", a déclaré le maire de Nice, Christian Estrosi.

Selon une source policière, l'attaquant, grièvement blessé, est un homme d'une vingtaine d'années qui a dit s'appeler Brahim mais n'avait pas de papiers d'identité sur lui. Ses empreintes ont été relevées pour identification, a ajouté cette source.

Le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête de flagrance pour assassinat en relation avec une entreprise terroriste, tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Selon une autre source policière, une femme de 70 ans a été décapitée lors de cette attaque et un homme a succombé après avoir été frappé à la gorge ou égorgé.

La troisième victime, une femme qui avait pu se réfugier dans un bar voisin de l'église, est décédée des suites de ses blessures.

Un des victimes était le sacristain de la basilique, un homme de 45-50 ans, père de deux enfants, a déclaré à Reuters le père Gil Florini, curé à Nice.

"Il faisait très bien son métier de sacristain, c'était quelqu'un de très gentil. Il avait juste ouvert l'église, il n'y avait pas d'office", a-t-il ajouté.

Une réunion de crise s'est tenue au ministère de l'Intérieur, place Beauvau à Paris et le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu sur place à Nice.

La ville a déjà été frappée le 14 juillet 2016 par un attentat au camion sur l'emblématique promenade des Anglais qui avait fait 86 morts et 458 blessés.

"Trop c'est trop, il est temps maintenant que la France s'exonère des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-fascisme de notre territoire", a déclaré Christian Estrosi.

À Avignon, un homme armé abattu par la police après avoir menacé des passants

Peu de temps après l'attentat de Nice, ce même jeudi 29 octobre, à Avignon, un homme muni d'une arme de poing a été abattu par la police après avoir menacé des passants, a déclaré un porte-parole de la police.

L'incident s'est produit dans le quartier de Montfavet, dans la préfecture du Vaucluse.

La police a fait des sommations puis tiré avec un LBD (lanceur de balles de défense) et enfin à balles réelles quand le suspect s'est dirigé vers les policiers en les menaçant, a-t-on précisé de même source.

La Turquie condamne l'attentat de Nice, se dit solidaire de la France

Le ministère turc des Affaires étrangères a fermement condamné jeudi dans un communiqué l'attentat de Nice, ajoutant que la Turquie était solidaire du peuple français contre la violence et le terrorisme.

Les tensions sont vives entre la France et la Turquie depuis que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a condamné les propos d'Emmanuel Macron défendant le droit à la caricature, y compris de Mahomet, en France après l'assassinat du professeur d'histoire-géographie Samuel Paty le 16 octobre dernier.

Trois personnes, deux femmes et un homme, ont été tuées dans une attaque présumée terroriste à l'arme blanche jeudi vers 09h00 (08h00 GMT) en plein coeur de Nice. Le parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête.

(avec Reuters)