Les éleveurs laitiers allemands protestent contre le plan d'urgence français

Par latribune.fr  |   |  331  mots
La fédération des laitiers allemands représente un chiffre d'affaire annuel cumulé de 26 milliards d'euros.
La Fédération laitière allemande dénonce certaines mesures proposées par le ministre français de l’Agriculture, la semaine dernière, particulièrement la préférence des produits nationaux. Ils estiment que ce plan ne respecte pas les règles de la libre concurrence.

Le courrier de la fédération laitière allemande, ou MIV, à destination de la Commission européenne est parti ce matin. Elle dénonce certaines mesures qu'elle qualifie d'"inacceptables", annoncées la semaine dernière par le ministre de l'Agriculture français, Stéphane Le Foll, dont le principe d'un prix minimum à 34 centimes du litre et, surtout, la préférence pour les produits nationaux.

"Autant nous comprenons le courroux des agriculteurs au vu des prix trop bas, autant des mesures anti-concurrentielles ne peuvent pas constituer le remède", précise la MIV dans un communiqué.

Pour la fédération, la mesure est "un boycott de facto pour les produits allemands" et ne respecte pas les règles du marché unique et de la libre concurrence.

La MIV en colère contre le blocage des camions à la frontière

Les laitiers allemands manifestent, également, leurs mécontentements contre le blocage de près de 300 camions transportant des denrées alimentaires à la frontière, ce matin. Les éleveurs français entendaient ainsi dénoncer "une distorsion de concurrence". "Il n'est pas acceptable qu'en Allemagne, on travaille moins cher, il n'est pas acceptable qu'ils soient moins taxés que nous", expliquait  Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin.

La baisse des prix concerne aussi les laitiers allemands

Pourtant les laitiers allemands connaissent bien la situation. Ils ont aussi subi la baisse des prix du lait avec la fin du système européen de quotas de production, au printemps, et la chute des exportations vers la Russie, du fait de l'embargo mis en place l'an dernier, à la suite du conflit ukrainien. L'Allemagne est particulièrement touchée par l'embargo russe, pays vers lequel elle exportait beaucoup.

Les éleveurs allemands subissent aussi la pression des magasins discounts qui cassent les prix. Pour l'instant, la centaine de producteurs de la MIV attend la décision de la Commission, en espérant qu'elle ouvrira une enquête.

(Avec AFP et Reuters)