| Article publié à 12h12, mis à jour à 13h00.
Face à l'opposition que suscite la loi El Khomri, le gouvernement a décidé de temporiser. La présentation du projet de loi sur la réforme du marché du travail au conseil des ministres est reportée d'une quinzaine de jours pour "lever les incompréhensions" et "corriger ce qui doit l'être", a annoncé lundi 29 février le Premier ministre, Manuel Valls.
Très critiqué par l'ensemble des syndicats et une partie des élus socialistes, le texte devait à l'origine être présenté le 9 mars au conseil des ministres.
"Le texte pourra être voté comme c'était prévu au mois de mai définitivement à l'Assemblée nationale" avant d'aller au Sénat, a précisé Manuel Valls lors d'une visite au Salon de l'agriculture.
L'examen est reporté au 24 mars, selon une source gouvernementale citée par l'AFP, le conseil des ministres ayant exceptionnellement lieu cette semaine-là un jeudi et non le mercredi en raison d'un déplacement à Bruxelles du Premier ministre le 23 mars.
Les partenaires sociaux seront consultés
Le Premier ministre a ajouté qu'il recevrait dans une semaine l'ensemble des partenaires sociaux. En fin de semaine passée, la CFDT a appelé à la concertation, livrant une analyse tempérée du très polémique projet de loi. Le syndicat s'est ainsi démarqué de la CGT, qui l'a invité, ainsi que huit autres syndicats - FSU, FO, Solidaires, la CFE-CGC, la CFTC, l'Unsa, l'Unef et l'UNL (lycéens)-, à former une intersyndicale afin d'échanger sur "l'analyse de la situation sociale, économique et politique" de la France.
800.000 signataires pour la pétition en ligne
Les syndicats ne sont pas les seuls à avoir appelé à la mobilisation contre la loi El Khomri, du nom de la ministre du Travail : sur Internet, une pétition en ligne approche désormais des 800.000 signataires et de nombreux rassemblements sont prévus le 9 mars.
| Lire Loi Travail : la mobilisation enfle sur Internet et du côté des syndicats
Face à la grogne, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron a tenté dimanche de calmer le jeu, assurant que le gouvernement était "à l'écoute" et que la réforme n'était pas "intangible".
(avec Reuters)