Macron fait volte-face sur l’aide au développement

Par Cécile Barbière, Euractiv.fr  |   |  531  mots
Emmanuel Macron « a renouvelé son engagement à atteindre 0,55 % d'ici 2022 ce qui est très important pour l'ensemble » des militants de cette cause, a expliqué le chanteur Bono, venu rencontrer le président français.
Malgré les coupes budgétaires annoncées début juillet, Emmanuel Macron a renouvelé son engagement à porter l’aide publique au développement à 0,55 % du revenu national brut d’ici 2022. Un article de notre partenaire Euractiv.

Le rattrapage français dans l'aide au développement aura bien lieu. À l'occasion d'une rencontre avec Bono, le chanteur du groupe U2 et fondateur de l'ONG internationale ONE, Emmanuel Macron a réitéré sa promesse d'augmenter l'aide au développement française durant son quinquennat.

D'ici 2022, la France devra ainsi porter son aide publique au développement à 0,55 % de son Revenu National Brut (RNB), contre 0,38 % aujourd'hui. Une trajectoire qui devrait permettre à l'État d'atteindre l'objectif de 0,7 % d'ici à 2030, une promesse de campagne d'Emmanuel Macron. Et un engagement international pris par la France et les pays développés depuis des décennies, qu'une poignée seulement parvient à respecter.

« L'aide internationale en faveur des pays les plus fragiles, en particulier en Afrique, augmentera durant le quinquennat pour atteindre 0,55 % de la richesse nationale en 2022 », a souligné l'Élysée dans un communiqué.

Emmanuel Macron « a renouvelé son engagement à atteindre 0,55 % d'ici 2022 ce qui est très important pour l'ensemble » des militants de cette cause, a dit Bono à la presse, à l'issue de la rencontre à l'Élysée.

Les coupes budgétaires décriées par les ONG

La mise au point du président intervient après des annonces contradictoires de la part du gouvernement concernant l'aide au développement. En effet, le ministre des Comptes publics, Gérald Damarnin, avait annoncé le 11 juillet de multiples coupes budgétaires dans le budget de l'État pour l'exercice 2018.

Des économies destinées à ramener le déficit français sous la barre des 3 %, un engagement pris par Paris au niveau européen et plusieurs fois repoussé.

Les coupes budgétaires envisagées n'avaient alors pas épargné le ministère des Affaires étrangères, qui devait participer à l'effort à hauteur de 282 millions d'euros, dont la moitié devait provenir de l'aide publique française.

Sur un total de 4,5 milliards d'économies envisagés, la contribution des Affaires étrangères avait été fixée à  « 282 millions d'euros en moins, dont la moitié sera de la baisse de l'aide publique au développement », avait précisé Gérald Damarnin dans une interview au Parisien.

Ces 141 millions d'euros d'économie envisagés sur l'aide publique au développement avaient été fustigés par les ONG françaises.

« Mettre dans le même panier l'aide publique au développement et les frais de gestion des ministères c'est considérer la lutte contre l'extrême pauvreté, les changements climatiques et les grandes pandémies mondiales comme accessoire », s'était offusquée Friederike Röder, directrice France de ONE.

L'aide française ne cesse de reculer

Les tergiversations du nouveau gouvernement sur l'aide publique française risquent de laisser la France poursuivre sur sa trajectoire descendante en matière de solidarité internationale.

En effet, depuis 2010, l'aide française n'a cessé de reculer, passant de 0,50 % du RNB à 0,38 % en 2016, notamment sous la pression de la politique d'assainissement des finances publiques.

Le quinquennat de François Hollande a été particulièrement marqué par le recul de l'aide française, enrayé dans la dernière ligne droite par le gouvernement de Manuel Valls.

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Par Cécile Barbière, Euractiv.fr

(Article publié le 25 juillet 2017)

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