Macron veut "convaincre" que la France est "à l'orée d'une extraordinaire renaissance"

Par latribune.fr  |   |  784  mots
Emmanuel Macron a été officiellement investi dimanche à l'issue de la passation de pouvoir avec François Hollande. Il a dit vouloir redonner confiance aux Français, ne céder en rien des engagements qu'il a pris et refonder l'Europe.

Emmanuel Macron a été officiellement investi dimanche lors d'une cérémonie à l'Elysée, devenant ainsi à l'âge de 39 ans le huitième président de la Ve République.

"Aujourd'hui, en ce dimanche 14 mai, en cet instant précis où vous prenez vos fonctions, nous vous présentons nos félicitations les plus sincères", a déclaré le président du Conseil constitutionnel, Laurent Fabius, dans la salle des fêtes de l'Elysée, après avoir rappelé les résultats du second tour de l'élection présidentielle lors duquel M. Macron a recueilli 66,10% des voix face à Marine Le Pen (Front national, 33,90%).

«Pour être l'homme de son pays, il faut être l'homme de son temps», lui souffla Laurent Fabius, en citant Chateaubriand. «Homme de votre de temps, vous l'êtes assurément, désormais vous êtes aussi et d'abord l'homme de votre pays».

Après avoir été élevé au titre de Grand Maître national de la légion d'honneur, Emmanuel a tenu son premier discours en tant que président.

"Les Français ont choisi l'esprit de conquête"

"Les Français ont choisi le 7 mai dernier l'espoir et l'esprit de conquête", a dit le huitième président de la Ve République après la passation de pouvoir avec François Hollande.

"Je sais que les Français et les Français attendent beaucoup de moi, ils ont raison car le mandat qu'ils me confient leur donne sur moi une exigence absolue. J'en suis pleinement conscient. Rien ne sera concédé à la facilité, ni au compromis, rien n'affaiblira ma détermination. Rien ne me fera renoncer à défendre à tout temps et en tout lieu les intérêts supérieurs de la France. J'aurais la volonté constante de réconcilier et rassembler l'ensemble des Français", a déclaré le nouveau chef de l'Etat.

"Rendre aux Français la confiance en eux"

 Ce dernier a souligné que "depuis des décennies la France doute d'elle-même, elle se sent menacée dans sa culture, dans son modèle social, dans ses croyances profondes, elle doute de ce qui l'a faite". Il a promis de travailler pour "rendre aux Français cette confiance en eux" afin de surmonter la division et les fractures de la société française.

"Je convaincrai nos compatriotes que la puissance de la France n'est pas déclinante, mais que nous sommes à l'orée d'une extraordinaire renaissance, parce que nous tenons entre nos mains tous les atouts qui feront et qui font les grandes puissances du XXIe siècle", a-t-il ajouté.

"Je ne céderai sur rien"

"Je ne céderai sur rien des engagements pris vis-à-vis des Français. Tout ce qui concourt à la vigueur de la France et à sa prospérité sera mise en œuvre. Le travail sera libéré, les entreprises seront soutenues, l'initiative sera encouragée. La culture et l'éducation par lesquels se construit l'émancipation, la création et l'innovation seront au cœur de mon action. Les Françaises et les Français qui se sentent oubliés par ce vaste mouvement du monde devront se voir mieux protégés. Tout ce qui fait de la France un pays sûr où l'on peut vivre sans avoir peur sera amplifié. La laïcité républicaine sera défendue, nos forces de l'ordre, nos renseignements, nos armés réconfortées", a-t-il ajouté, promettent également un "regain de vitalité démocratique" avec des "citoyens qui auront voix au chapitre".

«La division et la fracture qui parcourent notre société doivent être surmontées qu'elles soient économiques, sociales, politiques ou morales » (...)Dans ce combat, j'aurais besoin de chacun. La responsabilité de toutes les élites, politiques, économiques, sociales, religieuses, de tous les corps constitués de la nation français sera appelée, nous ne pouvons plus nous réfugier derrière des usages ou des habitudes parfois hors du temps » (...).

"Refonder l'Europe"

A la veille de son premier déplacement à Berlin auprès de la chancelière allemande Angela Merkel, Emmanuel a redit son attachement à l'Europe.

"L'Europe dont nous avons besoin sera refondée et relancée car elle nous protège et nous permet de porter dans le monde nos valeurs". "

"Nous aurons besoin d'une Europe plus efficace, plus démocratique, plus politique car elle est l'instrument de notre puissance et de notre souveraineté", a-t-il par ailleurs précisé.  "Le monde et l'Europe ont aujourd'hui plus que jamais besoin de la France. Ils ont besoin d'une France forte et sûre de son destin. Ils ont besoin d'une France qui porte haut la voix de la liberté et de la solidarité", a estimé Emmanuel Macron.