Mayotte : la ministre doit rencontrer les initiateurs du mouvement de contestation

Par latribune.fr  |   |  482  mots
Annick Girardin, ministre des Outre-mer, a d'ores et déjà promis de revenir avant la mi-avril, pour voir l'avancée des travaux engagés par trois "missionnaires". (Crédits : STEPHANE MAHE)
La rencontre aura lieu dans un climat tendu puisqu'une grande contestation populaire a lieu à Mayotte depuis plusieurs jours. Les Mahorais réclament des mesures concernant l'éducation, les mineurs étrangers isolés, l'immigration clandestine, la santé ou encore les aides sociales.

La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, en déplacement à Mayotte depuis lundi, va rencontrer l'intersyndicale et le collectif, initiateurs du mouvement de contestation populaire qui entre mardi dans sa quatrième semaine, a-t-on appris auprès du ministère.

Arrivée dans un climat tendu, la ministre va les rencontrer mardi à 14H00 (12H00, heure de Paris).

Une grande manifestation est prévue dans la journée à Mamoudzou, la plus grande commune de l'île, à l'appel de l'intersyndicale et du collectif. Mercredi dernier, une manifestation avait déjà rassemblé plusieurs milliers de personnes.

L'intersyndicale et le collectif avaient refusé de rencontrer la ministre lundi - elle a seulement discuté avec des élus -, dénonçant une "mascarade" et regrettant qu'il n'y ait "aucune intention de mener de véritables négociations sur nos revendications".

Les élus proposent un "plan de convergence" sur dix ans

L'intersyndicale avait présenté vendredi 50 mesures revendicatives, portant notamment sur l'éducation, comme la réduction des effectifs des écoles et le placement de l'ensemble du département en réseau d'éducation prioritaire renforcé, les mineurs étrangers isolés, l'immigration clandestine, la santé et les aides sociales.

Annick Girardin avait indiqué, lors d'une conférence de presse, qu'il y avait, parmi ces revendications, "des mesures qui méritaient d'être travaillées avec les auteurs de cette plateforme".

Les élus ont de leur côté présenté un "plan de convergence" sur dix ans, chiffré à environ 1,8 milliard d'euros.

La ministre, de retour avant mi-avril

Par ailleurs, la ministre Annick Girardin a fait plusieurs annonces concernant la sécurité et la lutte contre l'immigration clandestine, au cœur des revendications des manifestants, et assuré que Mayotte resterait un département français. Mais elle a appelé à redéfinir les compétences du département et à renforcer l'accompagnement de l'État.

Elle a d'ores et déjà promis de revenir avant la mi-avril, pour voir l'avancée des travaux engagés par trois "missionnaires", Jean-Jacques Brot, ancien préfet de Mayotte, le général Lucas Lambert, directeur de la gendarmerie de l'Outre-mer et Jean Courtial, conseiller d'État, venus avec elle.

Ils vont travailler sur "cinq piliers", pour "préparer "Mayotte de demain": la lutte contre l'immigration clandestine, la coopération avec les Comores, un plan d'investissement public, le renforcement de services de l'État et le fonctionnement des institutions du territoire.

(avec AFP)