Michel Rocard apporte son soutien à la loi Travail

Par latribune.fr  |   |  372  mots
Pour Michel Rocard, la loi Travail doit empêcher le patronat de diriger unilatéralement les relations sociales.
L'ancien Premier ministre a jugé que la loi dite El Khomri était de nature à "débloquer les relations sociales" dans un pays où le dialogue est "paralysé". Pour l'ancien mentor de Manuel Valls, cette loi Travail est "une véritable chance pour la France".

Le projet de loi travail "va dans le bon sens" et peut même être "une véritable chance pour la France" en contribuant à "débloquer les relations sociales", estime Michel Rocard dans Le Parisien/Aujourd'hui en France de ce mardi 22 mars.

"C'est un texte qui va dans le bon sens car il laisse plus de place à la négociation entre partenaires sociaux", explique l'ancien Premier ministre qui déplore que, "en France, la puissance législative (ait) paralysé le dialogue social".

Rocard appelle les salariés à s'impliquer

"Tout va se jouer sur la manière dont (la loi travail) sera mise en oeuvre sur le terrain", ajoute M. Rocard, qui estime que "le patronat doit arrêter de diriger unilatéralement et prendre conscience que des syndicats forts peuvent être un atout pour l'entreprise".

En outre, "il faut voir maintenant comment les salariés vont eux-mêmes jouer la partie. Vont-ils s'emparer de ce que la loi leur propose, c'est-à-dire la négociation d'accords au niveau de l'entreprise ? Vont-ils faire pression sur la CGT pour qu'elle aussi accepte cette nouvelle donne ?" s'interroge-t-il.

"Ce que pourrait générer ce texte est une véritable chance pour la France. Mais débloquer les relations sociales demandera des années", insiste Michel Rocard.

D'une manière générale, "s'opposer à la loi El Khomri ne me paraît pas très intelligent car la situation actuelle n'est pas satisfaisante".

Manuel Valls préféré à François Hollande

Alors que le PS est très divisé sur la loi portée par la ministre du Travail Myriam El Khomri, l'ancien premier secrétaire estime que la situation de son parti "est grave" et qu'"il y a un risque de conflit majeur".

Michel Rocard se montre élogieux envers le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, et le Premier ministre, Manuel Valls, son ancien collaborateur à Matignon, qui sont "plus respectueux de la contrainte des choses", par opposition à "(son) ami François Hollande un peu +instantanéiste+". "Le point sur lequel je suis sensible, c'est le respect de la complexité, qui est difficile, et surtout le fait d'accepter que ce qu'on fait d'important en politique prend toujours du temps", explique-t-il pour justifier son jugement.

(Avec AFP)