Nicolas Sarkozy se pourvoit en cassation pour annuler les "écoutes"

Par latribune.fr  |   |  315  mots
Nicolas Sarkozy est l'objet d'une enquête judiciaire pour trafic d'influence et recel de violation du secret professionnel.
La cour d'appel de Paris a a estimé que les écoutes de l'ancien président n'entravaient pas la procédure judiciaire intentée contre lui dans le cadre de poursuites pour trafic d'influence.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris a validé jeudi la procédure de l'affaire dite des "écoutes", où Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption et trafic d'influence actifs et recel de violation du secret professionnel.

"Contrairement à ce que nous pouvions légitimement espérer, la cour n'a pas fait droit à l'essentiel de nos moyens de nullité, à une seule exception", a dit Me Paul-Albert Iweins, avocat de Thierry Herzog, qui est également mis en examen.

"Nous allons immédiatement former un pourvoi en cassation contre cette décision qui d'ailleurs est non seulement critiquable au regard du droit mais également des principes dégagés par la Cour européenne des droits de l'homme", a-t-il ajouté.

Le bâtonnier n'avait pas été prévenu

Le parquet général avait requis le 4 mars dernier la validation de l'essentiel de cette procédure. Il avait seulement requis l'annulation de la mise sur écoute d'une ligne de l'avocat de l'ex-chef de l'Etat, le bâtonnier n'ayant pas été prévenu comme il aurait dû l'être.

L'ancien président et son conseil Me Thierry Herzog, également mis en examen dans ce dossier, contestaient notamment la légalité des écoutes à l'origine de cette enquête.

La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Paris avait examiné début mars les requêtes en nullité des écoutes déposées mi-septembre, et le parquet général avait requis leur rejet dans la quasi-totalité.

Une décision "peu fréquente"

Sur demande du président de la chambre de l'instruction, l'enquête sur ces soupçons de trafic d'influence avait été suspendue en septembre dernier dans l'attente de l'examen des requêtes en nullité.

Une décision "peu fréquente", comme l'indiquait à Reuters une source judiciaire. Outre celle-ci, seules douze instructions ont été suspendues par la cour d'appel de Paris depuis 2007.

(Avec Reuters)