Notre-Dame-des-Landes : début des opérations d'expulsion

Par latribune.fr  |   |  367  mots
(Crédits : Stephane Mahe)
Une vaste opération d'expulsions, avec plusieurs centaines de gendarmes mobiles déployés, a débuté lundi à l'aube à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) pour déloger les occupants illégaux de la ZAD, près de trois mois après l'abandon du projet d'aéroport, donnant lieu à quelques affrontements.

Les accès principaux à la route 281, l'ex-route des chicanes et symbole du "retour à l'état de droit" étaient bloqués par les gendarmes avant 4h au nord et dès 3h30 au sud, a constaté l'AFP. La préfète de Loire-Atlantique, Nicole Klein, était sur place.

Des affrontements ont éclaté entre "zadistes" et gendarmes mobiles, qui ont tiré des grenades lacrymogènes et assourdissantes en réponse à des jets de projectiles.

Plusieurs épaves de voitures étaient complètement renversées sur les côtés, sur et au bord de la route, a constaté l'AFP. Des pneus encore fumants et des barricades jonchaient les abords de la zone. Les journalistes ont été tenus à l'écart une fois l'opération commencée.

Un très important dispositif de gendarmes mobiles a été mobilisé, avec des files de camions stationnés sur un côté de la route, feux allumés sous le brouillard. "Ça commence", a déclaré une occupante à l'AFP. "Ils font des sommations, ils virent les barricades".

Une première interpellation a eu lieu suite à des tirs de projectiles, selon des sources proches du dossier. Un gendarme a été blessé suite à un tir de fusée et souffre d'un décollement de la rétine, selon le ministère de l'Intérieur.

Appels à résistance

"Ces expulsions sont illégales", a déclaré une occupante de la ZAD se faisant appeler "Camille" à l'AFP. "C'est inacceptable que l'état chasse les gens de chez eux. On appelle tous les gens à résister nous soutenir et rejoindre les rassemblements locaux. On était dans un cadre de négociation apaisé avec la préfecture à la recherche de solutions collectives".

Cette opération de grande ampleur, prévue sur plusieurs jours, doit mobiliser au total vingt-cinq escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2.500 militaires. Elle prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels, et à démanteler certains des 97 squats recensés par les autorités.

La quasi totalité des 250 zadistes estimés sur place ne l'ont pas fait, préférant une gestion collective du territoire et la possibilité de mener des projets non agricoles.

(avec l'AFP)