Notre-Dame-des-Landes : les derniers manifestants délogés par la police

Par latribune.fr  |   |  437  mots
Alors que le gros des manifestants avait commencé à se disperser à partir de 15h30, plusieurs organisations paysannes avaient annoncé samedi qu'elles poursuivaient une occupation illimitée du pont de Cheviré tant que le président Hollande ne renoncerait pas à l'expulsion des habitants du site prévu pour le futur aéroport nantais.
Les forces de l'ordre sont intervenues dans la nuit de samedi à dimanche afin d'évacuer des agriculteurs qui occupaient toujours un pont du périphérique nantais. Dans l'après-midi, une manifestation avait réuni des milliers de personnes à Nantes.

Pendant la journée de samedi, des milliers de personnes, avec plusieurs centaines de tracteurs, avaient manifesté sur le boulevard périphérique de Nantes contre le projet d'aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes. Plus exactement 7.200 marcheurs, 1.600 cyclistes et 350 tracteurs selon la police, voire 20.000 manifestants et 400 tracteurs selon les organisateurs. Les agriculteurs qui n'étaient pas partis dans l'après-midi et qui occupaient encore le pont de Cheviré ont été évacués dans la nuit sous la pression des forces de l'ordre.

Afin d'accélérer le départ des plus récalcitrants, la police a utilisé des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

Un axe stratégique bloqué

Dans un communiqué, la préfecture de la Loire-Atlantique s'est ainsi justifiée:

"La garantie donnée par les organisateurs de quitter le périphérique en fin d'après-midi n'a pas été respectée".

Alors que le gros des manifestants avait commencé à se disperser à partir de 15h30, plusieurs organisations paysannes avaient en effet annoncé qu'elles poursuivaient une occupation illimitée du pont de Cheviré tant que le président Hollande ne renoncerait pas à l'expulsion des habitants du site prévu pour le futur aéroport nantais. Ce pont est l'un des deux du périphérique enjambant la Loire, un axe stratégique pour la circulation dans l'Ouest de la France emprunté chaque jour par près de 100.000 voitures.

Une audience mercredi

Le transfert de l'actuel aéroport vers le site de Notre-Dame des Landes, à 20 km au nord de l'agglomération, devait initialement s'achever en 2017 avec l'inauguration de la nouvelle infrastructure, mais les travaux sont arrêtés depuis 2012.

Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci concessionnaire du projet d'aéroport, entend réclamer mercredi au tribunal de grande instance de Nantes l'expulsion de paysans installés sur cette "zone d'aménagement différé" (ZAD). La demande d'expulsion des paysans fait suite au rejet, en juillet 2015, des recours environnementaux des opposants au projet d'aéroport.

Cette audience devait se tenir entre les deux tours des élections régionales de décembre mais a été ajournée après la conclusion d'un accord entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) sur la réalisation d'une "étude indépendante" à propos de l'optimisation de l'actuel aéroport de Nantes. La défaite du vice-président PS sortant Christophe Clergeau, battu par Bruno Retailleau (Les Républicains), a rendu caduc cet accord. Les opposants au projet réclament aujourd'hui au chef de l'Etat, François Hollande, une table ronde et la réalisation de cette même "étude indépendante".

(Avec AFP et Reuters)