Olivier Véran promet un plan pour l'hôpital d'ici l'été

Par Reuters et AFP  |   |  675  mots
(Crédits : Reuters)
Dans le JDD, le ministre de la Santé détaille son plan pour l'hôpital. Il souhaite organiser un "Ségur de la Santé" dès le 25 mai et promet une amélioration des rémunérations pour les salariés, pour beaucoup des femmes. Au menu également : un programme d'investissements, la réorganisation des soins mais aussi la revue du temps de travail. Des annonces par voie de presse accueillies avec circonspection.

[Article publié le 17/05/20 à 10h40, mis à jour à 15h50]

Le ministre français de la Santé, Olivier Véran, promet de présenter d'ici l'été un nouveau plan pour l'hôpital alors qu'une partie des personnels, en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, menace de reprendre la contestation, jugeant les moyens toujours insuffisants.

Dans un entretien au Journal du Dimanche publié ce 17 mai, Olivier Véran annonce qu'il réunira le 25 mai les partenaires sociaux et les collectifs hospitaliers pour donner le coup d'envoi à un "Ségur de la Santé", faisant allusion à l'adresse de son ministère.

Vendredi, le président de la République Emmanuel Macron avait effectué une visite surprise à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, où il avait promis d'accélérer la mise en place d'un plan de revalorisation des carrières du médical et du paramédical.

"Je veux que le plan soit présenté cet été, pour traduire tout ce qui peut l'être dans le prochain budget de la Sécurité sociale", explique Olivier Véran dans l'entretien au JDD.

Meilleures rémunérations et réorganisation du temps de travail

Ce nouveau plan doit notamment permettre une amélioration des rémunérations pour les salariés, pour beaucoup des femmes, travaillant dans les métiers du soin à la personne.

"La nation va devoir faire un effort important pour reconnaître leur rôle", déclare Olivier Véran dans l'entretien. "Je souhaite que, rapidement, nous puissions atteindre un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne".

Outre les salaires, Olivier Véran recense parmi les principaux chantiers la mise au point d'un programme d'investissements, la réorganisation des soins mais aussi la revue du temps de travail.

Des professionnels dubitatifs

"Si des salariés de l'hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que ce soit possible. Pour ça, il faut revoir le cadre d'organisation du temps de travail à l'hôpital", explique-t-il.

L'annonce dans la presse de ce "Ségur de la santé" a été accueilli avec circonspection. Mireille Stivala, secrétaire générale de la CGT Santé interrogée par l'AFP "déplore d'apprendre par voie de presse l'annonce d'une négociation qu'on réclame depuis plus d'un an" et se dit "dubitative sur le contenu".

"On s'est dit: et de trois!" a réagi Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers sur Europe 1: "Il y a eu le grand plan Ma santé 2022, le grand plan hôpital de novembre dernier annoncé par le Premier ministre et puis là il y a le Ségur de la santé". "Les deux précédents plans ne se sont pas traduits en euros, c'étaient des plans d'annonce donc on espère que le troisième sera plus constructif avec des conséquences sur le terrain", dit-il.

Une journée nationale de mobilisation à la mi-juin ?

"Cet entretien au JDD vise à calmer une contestation que le gouvernement sent monter en puissance dans les hôpitaux", a déclaré à l'AFP Patrick Pelloux, président de l'Association des médecins urgentistes de France. "Ils savent qu'une bombe sociale risque d'exploser dans les hôpitaux, très populaires auprès des Français". Plusieurs syndicats et collectifs hospitaliers ont indiqué vendredi réfléchir à une "journée nationale de mobilisation" pour l'hôpital public qui pourrait avoir lieu "mi-juin".

Emmanuel Macron avait annoncé le 25 mars dernier à Mulhouse une prime exceptionnelle pour les personnels soignants et tous les fonctionnaires mobilisés face au coronavirus et promis qu'un plan massif d'investissement et de revalorisation des carrières à l'hôpital serait mis en place à l'issue de la crise sanitaire.

Mais les mesures prises jusqu'ici par le gouvernement, dont le versement d'une prime allant de 500 à 1.500 euros pour les soignants, et la remise d'une "médaille de l'engagement" face à l'épidémie, peinent à combler les attentes du personnel hospitalier. L'hôpital "ne veut pas de médailles, juste des moyens", avait réagi jeudi le collectif inter-hôpitaux.