On recherche désespérement : agents d'entretien, serveurs de café, cuisiniers...

Par latribune.fr  |   |  618  mots
Selon l'enquête annuelle "Besoin de main d'oeuvre" de Pôle emploi, les cusiniers, serveurs, agents d'entretien, etc. restent toujours les métiers les plus recherchés.
Selon l'enquête annuelle "Besoin de main d’œuvre" réalisée par Pôle emploi, les intentions d'embauches des entreprises sont en hausse de 5,1% en 2016 avec 88.000 recrutements potentiels. Mais ce sont surtout les métiers saisonniers et peu qualifiés qui sont recherchés.

Bonne nouvelle sur le front de l'emploi en France: les perspectives de recrutement des entreprises progressent nettement cette année, atteignant un niveau jamais vu depuis sept ans, mais avec une part significative de contrats saisonniers, selon la traditionnelle enquête annuelle de Pôle emploi publiée "Besoin de main d'œuvre" qui recense aussi les métiers les plus recherchés.

Ainsi, après une croissance de seulement 2,3% en 2015, les intentions d'embauche pour 2016 ont augmenté de 5,1%, soit 88.000 projets de recrutement supplémentaires sur un total de plus de 1,8 million d'embauches potentielles: "Jamais nous n'avons obtenu un tel résultat" depuis que cette enquête "Besoins en main-d'œuvre" a été lancée sous cette forme il y sept ans", a expliqué le directeur général de Pôle emploi, Jean Bassères, lors d'une conférence de presse.

Plus de 430.000 entreprises ont répondu à ce questionnaire, vaste cartographie des besoins de recrutement par métier et par bassin d'emploi. Environ 80% des projets qu'elles signalent se réalisent effectivement.

L'essor concerne surtout les emplois saisonniers

La hausse des prévisions d'embauche est cependant d'abord liée aux emplois saisonniers, notamment dans le tourisme (+8,6%, soit environ 45% des projets), quand celles des emplois non saisonniers n'augmentent que de 2,8%. Dans les intentions d'embauche, la part des emplois durables (CDI ou contrats à durée déterminée de plus de six mois) s'établit à 56,3%, en légère baisse par rapport à 2015, mais en nette hausse par rapport à 2014.

Le plus grand nombre d'intentions d'embauches émane des petites entreprises de moins de 10 salariés (45% des projets d'embauche), suivies par les établissements de 10 à 50 salariés (23%).

Les services en première ligne mais l'industrie retrouve des couleurs

Le secteur des services est le premier recruteur de France, représentant 41% des intentions d'embauche (+4,5% sur un an). Cela concerne les services à la personne (restauration, aides à domicile...), métiers à faible qualification, mais aussi les services aux entreprises, avec une forte demande sur les métiers qualifiés, comme les ingénieurs.

Les perspectives continuent aussi de croître dans l'industrie (+2,6%), mais moins qu'en 2014 et 2015. Le rebond de la construction est un autre fait notable. Les projets d'embauche augmentent de quelque 12% cette année, après un important repli en 2015, retrouvant leur niveau de 2014.

Dans le "top 15" des métiers les plus recherchés, figurent en tête les emplois saisonniers agricoles (viticulteurs, cueilleurs, etc.), suivis, entre autres, par les agents d'entretien de locaux, les professionnels de l'animation socioculturelle, les serveurs de café et de restaurants, les employés de cuisine, les aides à domicile, les ouvriers non qualifiés, les artistes, les vendeurs et les ingénieurs, qui font cette année leur entrée dans ce classement.

Entre 180.000 et 200.000 offres non pourvues

Les difficultés de recrutements restent importantes puisqu'elles concernent environ un tiers des entreprises mais selon Pôle emploi elles seraient en baisse depuis 2012. Selon l'organisme, le nombre d'offres non pourvues faute de candidats se situe dans une fourchette de 180.000 à 200.000. Ces difficultés touchent deux fois plus les petites entreprises que les grandes, faute de structures en ressources humaines.

Parmi les métiers les plus durs à pourvoir, dont beaucoup sont aussi, de fait, les plus recherchés: les services aux particuliers (cuisiniers, aides à domicile et ménagère, employés de maison), essentiellement par manque d'attractivité, mais aussi l'industrie (ingénieurs et cadres d'études), en raison surtout d'une inadéquation des profils. Certains métiers d'ouvriers qualifiés (couvreur, chaudronnier, etc.) ou du secteur médical et paramédical souffrent par ailleurs d'une pénurie de candidats: cette année, médecin est l'un des métiers pour lequel le pourcentage de projets de recrutement jugés difficiles est le plus élevé (70%).

(Avec AFP)