Plan social chez General Electric à Belfort : "Il doit être amélioré" (Le Maire)

Par AFP  |   |  677  mots
(Crédits : Reuters)
Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a invité lundi 3 juin General Electric à "revoir sa copie" s'agissant des 1.044 suppressions d'emplois annoncées il y a moins d'une semaine, principalement à Belfort et Bourogne (Territoire de Belfort). Il vise pour le site des débouchés dans l'aéronautique et présidera un comité de suivi du plan social à la rentrée.

Arrivé et reparti sous les huées à Belfort, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a exhorté lundi General Electric à revoir à la baisse le nombre de suppressions d'emplois prévues par son plan social, faisant le pari de l'aéronautique pour assurer l'avenir du site belfortain. Devant la direction et les représentant du personnel, le ministre a en effet jugé "inacceptable" ce plan par son ampleur - 1.050 suppressions de postes (sur un total de 4.000).

« C'est trop et je pense que GE peut et doit faire mieux et que c'est une condition préalable pour que les choses s'apaisent sur le site. (...) Je ne sais pas de combien nous pourrons descendre - je ne vais pas prendre d'engagement chiffré - mais je pense qu'il est important que GE revoie sa copie. »

La crainte d'une liquidation dissimulée

Devant la presse, Bruno Le Maire a également déclaré vouloir des assurances de l'industriel américain que le plan social annoncé n'était pas "un plan de liquidation dissimulé" de l'activité turbines à gaz du site de Belfort, la plus touchée par les suppressions de postes (792 postes).

« La vraie crainte (chez les salariés) est que, dans le fond, on fasse disparaître, discrètement mais sûrement, une activité sur le site de Belfort. Et ça, il n'en est pas question. Donc, c'est à GE d'apporter tous les éléments d'assurance nécessaires », a-t-il insisté.

« Je veux être clair, Belfort ne fermera pas. Il restera le premier site industriel de GE Power en Europe. Nous y avons des compétences d'excellence », avait tenté de rassurer le directeur général de General Electric France, Hugh Bailey, dans une interview au Journal du Dimanche.

Jeudi dernier, le PDG de GE Larry Culp avait expliqué à New York que la suppression de plus d'un millier d'emplois en France faisait partie de la volonté du groupe de réduire ses coûts pour s'aligner sur la demande dans l'énergie. Il avait une nouvelle fois critiqué la décision d'un de ses prédécesseurs de racheter le pôle Energie du fleuron français Alstom en 2015, une acquisition dont le calendrier tombait mal, selon lui, et qui a grossi les capacités de GE au mauvais moment.

Cette acquisition s'était accompagnée de la promesse de créer 1.000 emplois nets en France d'ici à la fin 2018. Une promesse non tenue pour laquelle GE a dû payer des indemnités avant d'annoncer donc plus d'un millier de suppressions d'emplois.

L'aéronautique comme issue à Belfort

Le ministre était venu aussi pour évoquer "la diversification industrielle" du site, afin de lui garantir un avenir. Et « c'est l'aéronautique qui est aujourd'hui l'activité la plus prometteuse, celle sur laquelle, je pense, nous pouvons investir. » Bruno Le Maire souhaite la création d'une société pour développer cette activité sur le site, capitalisée en premier lieu par GE.

« Pour chaque euro apporté par GE à cette société, je suis prêt à apporter un euro d'argent public à travers la banque publique d'investissement », s'est-il engagé.

Un comité de suivi du plan social

Pour le maire LR de Belfort, Damien Meslot, « la diversification industrielle du site de Belfort par la production de turboréacteurs d'avions est la piste la plus prometteuse et la plus rapide. (...) Les autres pistes, aussi très prometteuses, sont encore à travailler », a-t-il ajouté, annonçant la création « d'un comité de suivi présidé par le ministre lui-même et intégrant les élus locaux et les organisations syndicales pour veiller à la sauvegarde du savoir-faire industriel de notre territoire ».

--

--

« Nous faisons un pas, à GE de faire le pas suivant », a observé M. Le Maire. Dans un communiqué, la direction de GE s'est contentée de prendre "note de la position du ministre".