Polémique sur les stock options : Pénicaud dit "regretter ces amalgames"

Par latribune.fr  |   |  483  mots
"Soyons clairs, l'attribution du plan de stock options évoqué dans la presse est bien antérieure à l'annonce du plan de départs volontaires, et n'a aucun lien avec ce dernier", souligne la ministre du Travail dans Le Figaro ce vendredi.
Accusée par le quotidien l'Humanité d'avoir profité de l'effet d'un plan de départs chez Danone pour réaliser une fructueuse opération boursière, alors même qu'elle était DRH du groupe, la ministre du Travail a assuré au Figaro que ces deux éléments n'avaient "aucun lien".

La ministre du Travail Muriel Pénicaud, prise à partie par l'opposition au sujet d'une plus-value réalisée alors qu'elle était aux commandes des ressources humaines chez Danone alors en restructuration, dénonce des "amalgames" dans un entretien publié ce vendredi dans Le Figaro.

Lors de la discussion du projet de loi d'habilitation pour réformer le code du travail par ordonnances porté par la ministre jeudi au Sénat, Muriel Pénicaud a été interpellée par des élus communistes brandissant la "Une" de L'Humanité.

Le quotidien communiste s'était fait l'écho d'une plus-value boursière de plus de 1 million d'euros réalisée par Muriel Pénicaud en 2013 lors de la vente de stock options Danone, alors qu'elle était directrice des ressources humaines (DRH) du groupe agroalimentaire en pleine phase de restructuration. A l'époque, le groupe avait décidé d'un plan de départs volontaires de 900 salariés, dont 236 en France.

"Nous sommes ici pour fabriquer la loi, non pour répandre des approximations démagogiques à propos de personnes singulières", avait répondu la ministre aux parlementaires, avant de poursuivre : "Si j'ai des choses à ajouter, je le ferai savoir en un autre temps, en un autre lieu. Restons-en aux faits, et à la loi qui nous occupe."

Le plan de stock options antérieur à celui des départs volontaires selon la ministre

"Soyons clairs, l'attribution du plan de stock-options évoqué dans la presse est bien antérieure à l'annonce du plan de départs volontaires, et n'a aucun lien avec ce dernier", souligne la ministre du Travail dans Le Figaro ce vendredi en disant "regretter ces amalgames".

"Le niveau de ma rémunération était fixé en toute transparence, avec une part fixe et une part variable différée, comme les 200 autres dirigeants de l'entreprise", souligne Muriel Pénicaud, en précisant qu'elle ne compte pas rentrer dans le débat sur le niveau de rémunération, au sujet duquel "chacun a le droit d'avoir et d'exprimer son avis".

Des réactions chez les politiques et les syndicats

Invité sur France 2 vendredi matin, le député non inscrit Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, a réclamé la démission de Muriel Pénicaud"Je suis révolté qu'on aie une ministre du Travail qui est en train de casser le droit du travail [...] et qui elle-même a fait fortune en organisant des licenciements dans une entreprise, Danone, qui marchait bien."

Pour le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly, le débat est plus large. "Bien entendu que c'est légal, le problème de fond derrière tout ça c'est le mode de rémunération des dirigeants des grandes entreprises".

(Avec Reuters)