Présidentielle : "Il n'y a pas de faux suspense, j'ai envie", déclare Macron

Par latribune.fr  |   |  844  mots
(Crédits : Reuters)
Emmanuel Macron dit avoir envie de briguer un nouveau mandat présidentiel mais ajoute que les conditions actuelles, en premier lieu la crise sanitaire, ne lui permettent pas pour l'heure d'officialiser sa candidature, dans un entretien mis en ligne mardi par Le Parisien. Par ailleurs, le chef de l'Etat dit vouloir "continuer à emmerder jusqu'au bout" les non-vaccinés en France face à la crise du coronavirus en France, en plein débat au Parlement sur la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal.

A chaque prise de parole, un pas de plus vers la candidature officielle à la présidentielle. Après avoir déclaré lors de la présentation de ses vœux aux Français que quelle que soit sa place et les circonstances, il continuerait "à servir" la France, Emmanuel Macron déclare ce mardi dans un entretien accordé au Parisien avoir envie de briguer un nouveau mandat présidentiel, tout en ajoutant que les conditions actuelles, en premier lieu la crise sanitaire, ne lui permettent pas pour l'heure d'officialiser sa candidature.

"Il n'y a pas de faux suspense, j'ai envie", déclare le chef de l'Etat en réponse à une question sur son éventuelle candidature à un nouveau mandat de cinq ans.

"Si je m'exprime aujourd'hui, quelle va être ma capacité à gérer le pic d'une crise sanitaire ?", ajoute-t-il cependant dans cet entretien avec sept lecteurs du quotidien.

"En tout cas, est-ce que je continue à avoir des ambitions, des rêves et des volontés pour notre pays ? Oui", explique le président de la République.

"Restaurer la force de notre nation"

"Est-ce que ce moment va venir, plutôt tôt que tard compte tenu du calendrier ? Oui. Cette décision se consolide en mon for intérieur", poursuit-il.

"La question, c'est de restaurer la force de notre nation et de faire face aux défis qu'on a évoqués écologiques, éducatifs, sanitaires... C'est ce que je dois conforter dans les semaines qui viennent", déclare Emmanuel Macron.

"Dès qu'il y aura les conditions sanitaires qui le permettent et que j'aurai clarifié ce sujet, en moi-même et par rapport à l'équation politique, je dirai ce qu'il en est avec la même liberté car je ne veux rien m'interdire", souligne-t-il.

Vendredi, Emmanuel Macron indiquait s'attendre à des prochaines semaines difficiles, mais qu'il y avait "de vraies raisons d'espérer" grâce au vaccin et que "2022 serait peut-être l'année de sortie de l'épidémie". Vantant les mesures prises sous son quinquennat, il a assuré que "malgré les épreuves, la France est plus forte aujourd'hui qu'il y a deux ans".

"Emmerder les non-vaccinés"

Par ailleurs, Emmanuel Macron dit vouloir "continuer à emmerder jusqu'au bout" les non-vaccinés en France face à la crise du coronavirus en France, en plein débat au Parlement sur la transformation du pass sanitaire en pass vaccinal.

"Les non-vaccinés, j'ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu'au bout. C'est ça, la stratégie", affirme le président de la République dans cet entretien avec des lecteurs du quotidien.

"Je ne vais pas les mettre en prison, je ne vais pas les vacciner de force. Et donc, il faut leur dire : à partir du 15 janvier, vous ne pourrez plus aller au restau, vous ne pourrez plus prendre un canon, vous ne pourrez plus aller boire un café, vous ne pourrez plus aller au théâtre, vous ne pourrez plus aller au ciné...", ajoute Emmanuel Macron.

Les propos du chef de l'Etat ont déclenché de vives réactions dans les rangs de l'opposition, accusant le président de la République de faire preuve de "mépris" ou de "faute politique".

Alors que le nombre de nouveaux cas quotidiens de contamination par le coronavirus s'est élevé mardi à un niveau sans précédent de près de 272.000, l'Assemblée nationale a repris en fin de journée ses débats sur le projet de loi renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire, dont le calendrier d'examen a été retardé par une suspension de séance inattendue dans la nuit de lundi à mardi.

En dépit de ce contretemps, le gouvernement souhaite toujours que le pass vaccinal, qu'il escomptait voir appliqué à partir du 15 janvier, entre en vigueur le plus rapidement possible, a assuré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

"Nous mettons une pression sur les non-vaccinés en limitant pour eux, autant que possible, l'accès aux activités de la vie sociale", insiste Emmanuel Macron dans son entretien au Parisien. "D'ailleurs, la quasi-totalité des gens, plus de 90 %, y ont adhéré. C'est une toute petite minorité qui est réfractaire. Celle-là, comment on la réduit ? On la réduit, pardon de le dire, comme ça, en l'emmerdant encore davantage."

Le président de la République redit toutefois son opposition à l'obligation vaccinale - "Je vais forcer des gens à aller se faire vacciner ? Les emprisonner et puis les vacciner ? (...) On ne fera pas ça" - et exclut un tri des patients, parce qu'on ne peut pas "placer des soignants face à cela".

Emmanuel Macron écarte également de nouvelles mesures de restriction autres que celles annoncées le 27 décembre dernier par le Premier ministre Jean Castex, dont la fixation de jauges pour les grands rassemblements ou le télétravail obligatoire dans la mesure du possible pour une durée de trois semaines.

"Les décisions ont été annoncées la semaine dernière, donc il faut les laisser vivre", déclare le chef de l'Etat.

(avec Reuters)