Primaire à droite : portrait-robot de l'électeur

Par latribune.fr  |   |  577  mots
Avec un scrutin inédit, difficile de prévoir à l'avance qui va se déplacer aux urnes. Une étude menée par l'institut Elab pour BFMTV permet de mieux appréhender cette question et de dresser le portrait-robot de l'électeur à la primaire.
Dimanche, ce sont 4,1 millions de personnes qui se sont déplacées pour voter à la primaire de la droite et du centre. À quoi l'électeur-type ressemble-t-il ?

La participation était très élevée dimanche à la primaire de la droite et du centre, la première organisée en France. Un scrutin qui a vu la qualification surprise de François Fillon, avec 44,1% des voix, puis d'Alain Juppé (28,6%), ainsi que la défaite inattendue de Nicolas Sarkozy (20,6%).

Avec un scrutin inédit, difficile de prévoir à l'avance qui va se déplacer aux urnes. Une étude (*) menée par l'institut Elabe pour BFMTV permet de mieux appréhender cette question et de dresser le portrait-robot de l'électeur de la primaire.

■ Un homme de plus de 65 ans

Selon l'étude, les hommes sont largement majoritaires puisqu'ils représentent 59% des votants. Les électeurs sont aussi plutôt âgés. En effet, les 65 ans et plus sont les plus nombreux à s'être mobilisés, représentant plus d'un tiers (39%) des électeurs. La participation décroit avec l'âge, les 50-64 ans arrivent second (23% des votants), suivis des 35-49 ans (22%). Les jeunes (18-34 ans) pèsent pour moins d'un sixième des votants (16%).

■ Retraité

Avec une majorité de votants plutôt âgés, l'électeur-type est sans surprise un retraité (43% des participants). Viennent ensuite les classes moyennes et supérieures, qui représentent tout de même un tiers de l'électorat de la primaire (32%). Enfin, les classes populaires (18%) se sont, elles, détournées du scrutin, de même que les "inactifs" (7%), composés essentiellement des jeunes.

■ Habitant une "commune urbaine de province"

Quelque 60% des votants sont issus, selon ce sondage, des "communes urbaines de province", loin devant l'agglomération parisienne (21%) et les communes rurales (19%).

■ Sympathisant de droite

La participation des sympathisants de gauche à ce scrutin fait toujours couler beaucoup d'encre dans cette campagne. Ils représentent 15% des votants du premier tour. L'immense majorité est naturellement les sympathisants de droite, représentant près des deux tiers (63%) des votants. Enfin, des non-partisans (14%) et des électeurs du Front national (8%) sont aussi venus déposer leur bulletin.

■ Préoccupé d'abord par l'emploi

Parmi les thèmes qui ont déterminé le choix du candidat arrive en tête "la situation économique, l'emploi" (51%), devant "la sécurité, la menace terroriste" (35%) et "les valeurs et l'identité française" (31%).

■ Qui a voté par conviction...

Les électeurs n'ont pas voté au hasard. Ils d'ailleurs suivi cette campagne avec intérêt, puisqu'une grande majorité (79%) des personnes interrogées ont "vu ou écouté au moins un" des trois débats - 39% ont suivi les trois.

Résultat, la plupart des sondés ont voté par conviction. Les trois quarts (74%) des sondés qui ont choisi François Fillon disent avoir "exprimé un vote d'adhésion", contre 57% de ceux du maire de Bordeaux et 85% des personnes interrogées qui ont choisi Nicolas Sarkozy.

■ ... Mais qui pense que Juppé est mieux placé pour être président

Paradoxalement, bien qu'Alain Juppé soit arrivé second, il est celui qui incarne le mieux la fonction présidentielle selon les interrogés. En effet, 62% pensent qu'il a "les qualités nécessaires pour être président", contre 53% pour François Fillon. Enfin, ils sont bien plus nombreux (43%) à penser que le maire de Bordeaux a "le plus de chances d'être élu président en 2017" que le député de Paris (13%).

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(*) Sondage réalisé par internet le 20 novembre auprès d'un échantillon de 8.002 personnes de plus de 18 ans (méthode des quotas, d'où a été extrait un sous-échantillon de 1.892 personnes ayant voté au premier tour de la primaire).