Raffinerie de TotalEnergies en Normandie : le recours de la CGT rejeté, les réquisitions autorisées

Par latribune.fr  |   |  414  mots
(Crédits : PASCAL ROSSIGNOL)
Le tribunal administratif de Rouen a rejeté dimanche la requête en référé de la CGT contestant la légalité des réquisitions de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher (Seine-Maritime) opérées vendredi par la préfecture.

Les réquisitions des grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher sont légales. C'est ce qu'a annoncé ce dimanche le tribunal administratif de Rouen en rejetant la requête en référé de la CGT contestant la légalité des réquisitions de grévistes de la raffinerie de Seine-Maritime opérées vendredi par la préfecture. Après une intervention des forces de l'ordre et la réquisition de quatre salariés, l'approvisionnement du bassin parisien en carburants, et notamment en kérosène, a repris. Pour rappel, l'oléoduc Le Havre-Paris alimenté depuis la raffinerie dessert aussi les aéroports parisiens.

Roissy-Charles de Gaulle menacé

Dans son ordonnance, consultée par l'AFP, le juge administratif a estimé que l'arrêté du préfet de Seine-Maritime « n'apparaît pas manifestement attentatoire au droit de grève reconnu et protégé par la convention de l'Organisation internationale du travail ». Selon la justice administrative, l'état des réserves de kérosène de l'aéroport parisien de Roissy n'autorisait un « fonctionnement raisonnable » que pendant trois jours. L'aéroport n'aurait ensuite pas pu « maintenir un trafic aérien qui prévienne des perturbations de l'ordre public liées à la présence massive de passagers privés de vols » et risquait de « provoquer des incertitudes susceptibles d'impacter la sécurité aérienne ».

Toujours selon le texte, la réquisition de trois ou quatre salariés, selon les quarts, sur une durée limitée, « ne tend pas à mettre en place un service normal mais vise à assurer, par un nombre restreint mais suffisant d'agents et une liste réduite de tâches essentielles précisément définies, un service minimum de pompage et d'expédition ». Samedi, les avocats de la CGT avaient notamment argué qu'aucun service essentiel à la sécurité des personnes et des biens n'était affecté par les difficultés d'approvisionnement. « La réalité, c'est que les motivations de l'arrêté sont lunaires », a réagi dimanche l'avocate de la CGT de TotalEnergies Elsa Marcel. « Ce qui se joue est politique. La décision arrive à un moment d'intense mobilisation face à un Etat qui tient sa position. On ne voyait pas un juge prendre une autre décision dans ce contexte », a-t-elle déclaré à l'AFP.

« Les réquisitions sont en train de radicaliser les travailleurs. Ils sont en colère », a-t-elle ajouté, précisant que la CGT réfléchissait dimanche après-midi à un recours devant le Conseil d'Etat.

(avec AFP)