TotalEnergies : « pas de manque de carburants » malgré la poursuite de la grève dans les raffineries

Les expéditions de carburants sont toujours bloquées à la sortie des raffineries du groupe TotalEnergies en France, ce mercredi matin. Le taux de grévistes varie entre 70 et 100% selon les sites, indique la CGT-Chimie. Si le syndicat a appelé à une grève reconductible, afin de protester contre la réforme des retraites, TotalEnergies se veut rassurant assurant, qu'à ce stade, il n'y a pas de pénurie à la pompe.
La grève a été reconduite ce mercredi dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres.
La grève a été reconduite ce mercredi dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres. (Crédits : Estelle Ruiz / Hans Lucas via Reuters Connect)

[Article mis à jour le mercredi 8 mars à 12h55 avec les chiffres des stations-services en manque de carburant] Les syndicats des raffineries vont-ils réussir à renouveler le mouvement social d'ampleur de l'automne dernier, qui avait provoqué une pénurie de carburants et des scènes inédites dans les stations-services ? Si l'on en croit le groupe TotalEnergies, la situation n'est pas alarmante. Du moins, pour l'instant.

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Les expéditions de carburant sont pourtant interrompues ce mercredi, en raison de la poursuite de la grève contre la réforme des retraites. Sur les 269 opérateurs postés mercredi matin sur les sites de TotalEnergies, 54% d'entre eux étaient en grève, a indiqué un porte-parole du groupe, ajoutant que certains dépôts étaient aussi bloqués, sans plus de précisions.

« Aucune sortie de carburant »

Selon Eric Sellini, qui a appelé à une grève reconductible, « les gros sites d'expédition de TotalEnergies sont à l'arrêt ». « La grève a été reconduite dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la Raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, avec des taux de grévistes entre 70% et 100% », indique l'élu national de la CGT-Chimie. Il  fait également état de 80% de grévistes sur le site de Lavéra (Sud-Est) du groupe Petroineos, filiale du britannique Ineos et de PetroChina.

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Côté Esso-ExxonMobil, il précise que la raffinerie de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) comptait 86% de grévistes parmi les équipes du matin, et que celle de Gravenchon (Seine-Maritime) « était en grève cette nuit ». A la raffinerie Esso ExxonMobil de Port Jérôme près du Havre, la CGT annonce 20% de grévistes et « aucune sortie de carburant ».

« On pose la question (de la reconduction de la grève) toutes les huit heures aux salariés qui arrivent, la prochaine échéance c'est entre midi et 14 heures. Les salariés sont toujours aussi motivés pour continuer le mouvement, la mobilisation d'hier renforce la motivation », a souligné Eric Sellini.

Les raffineries continuent à produire

De son côté, la direction de TotalEnergies s'est montrée rassurante mardi. Elle a affirmé qu'il n'y avait « pas de manque de carburants » à ce stade, ajoutant que « les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau élevé ».

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De fait, les raffineries elles-mêmes continuent donc de produire du carburant. Jusqu'à nouvel ordre, l'essence et le gazole seront stockés sur place, faute de pouvoir sortir. Lorsque les réserves sur site seront pleines, les raffineries devront s'arrêter, mais cela nécessiterait plusieurs jours, voire des semaines de blocages. En attendant, les 10.000 stations de France sont aujourd'hui remplies et peuvent compter sur 200 dépôts de carburants.

« A la date d'aujourd'hui, il y a plein de carburant sur le territoire national » et « les stations-service continuent d'être livrées normalement », indique à l'AFP Francis Pousse, président du syndicat professionnel Mobilians, représentant 5.800 stations sur les quelque 10.000 de France.

Pas de réquisitions envisagées à ce stade

De son côté, le gouvernement n'entend pas procéder à des réquisitions de carburant, a fait savoir son porte-parole. « Il y a, depuis hier, des situations de blocage devant certains centres de dépôt, les raffineries ne sont pas à l'arrêt à l'heure à laquelle je vous parle en tout cas », a déclaré Olivier Véran sur RTL. « On n'est pas dans une situation ce matin de blocage qui justifierait de procéder à des réquisitions », a-t-il ajouté.

« S'il y avait des actions de blocages réels, typiquement dans les raffineries, on ne laisserait pas cela faire », a a toutefois averti Clément Beaune sur LCI, ministre des Transports.

Mardi, les cortèges dans la rue ont dépassé le précédent record de mobilisation établi le 31 janvier, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur et ceux de la CGT. En revanche, les taux de grévistes sont restés un peu en deçà des records pour cette nouvelle journée d'action.

Près de 6% des stations-services à court d'essence ou de gazole

Selon des données publiques analysées par l'AFP, près de 6% des stations-services sont d'ores et déjà en manque de carburants. Dans le détail, l'Ouest est plus touché que la moyenne nationale, avec environ un quart des stations de Sarthe, d'Indre-et-Loire et du Calvados manquant soit d'essence, soit de gazole.

Selon les chiffres du syndicat professionnel Mobilians, les stations dont au moins une cuve est vide sont « moins de 5% ». Cette rupture de stock tient exclusivement à un « emballement » des automobilistes. Ces derniers ont multiplié les pleins de précaution depuis vendredi et provoqué des surventes de 10 à 30%.

« Certaines stations avaient anticipé en faisant des stocks avant la crise. Mais dans certains points de vente, on a eu des hausses de vente de 50%. Donc, fatalement, il y a un moment donné où il y a une rupture, car on ne met pas autant de camions qu'on veut sur la route pour relivrer les stations », souligne le président du syndicat.

Ces chiffres restent loin des plus de 40% de stations à court de carburant observés en moyenne nationale au pic de la grève des raffineries chez TotalEnergies et Esso-ExxonMobil en octobre.

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Commentaires 5
à écrit le 09/03/2023 à 7:28
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Les syndicats des raffineries doivent destituer Macron et installer un gouvernement provisoire avec melenchon comme guide supreme

à écrit le 08/03/2023 à 20:36
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A quand des peines de prison et des amendes exemplaires pour les vandales qui bloquent les raffineries?

à écrit le 08/03/2023 à 17:50
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total dit ce qu'il veut mais sur 3 stations en ville une seule ou il reste encore du 98 le reste partout hors service ils ont ete devalises reponse: sa ne livre plus !!!mrme si on met 200 flicks devant les raffineries cela va faire quoi? les cami...

à écrit le 08/03/2023 à 11:14
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vu que tous ces syndicalistes crevent la faim a 6.000 euros par mois ne veulent pas trop bosser, le mieux c'est que total annonce un plan de desinvestissement massif, histoire de lutter contre le rechauffement climatique, en vendant ses rafineries a ...

le 09/03/2023 à 9:24
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@churchill : n'exagérons rien ! c'est juste facho comme comportement. Et les fachos, comme les nazis, sont à la fois de droite et de gauche : c'est comme ça. Et c'est pour ça que c'est craignos.

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