Recherche et développement : Macron veut atteindre les 3% du PIB

Par Fabien Piliu  |   |  446  mots
Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle, se dévoile un peu en matière de recherche et développement.
L’ancien ministre de l’Economie et fondateur du mouvement En marche souhaite que la France consacre 3% de son PIB à la recherche. C’est exactement ce que préconise la stratégie de Lisbonne mise en place par Bruxelles en… 2000.

En attendant d'en savoir davantage sur son programme économique, qui sera présenté début mars, Emmanuel Macron, candidat à l'élection présidentielle, se dévoile un peu en matière de recherche et développement.

Dans un entretien accordé à cinq scientifiques français publié dans Sciences et Avenir à paraître jeudi, l'ancien ministre de l'Economie et fondateur du mouvement En marche a expliqué que la R&D publique "souffre à la fois d'un manque de visibilité et de stabilité budgétaire", promettant de mettre en place une stratégie sur cinq ans afin de remédier ces faiblesses.

"Il nous faut développer tout ce qui est intensif en R&D dans le numérique, la biotech, ce qui relève de l'environnement et de la transition énergétique. L'Allemagne compte 2,5 fois plus d'entreprises de ce type : c'est un atout formidable que nous n'avons pas encore", a fait valoir l'ancien ministre de l'Economie.

La stratégie de Lisbonne a été abandonnée

Précisément, il souhaite consacrer 3% du PIB à la recherche et au développement dans le cadre d'une "stratégie quinquennale". En clair, il n'abandonne pas la stratégie de Lisbonne actée par Bruxelles en 2000.  

D'après Axel Kahn, généticien et ancien président de l'université Paris-Descartes, la France alloue actuellement un peu plus de 2% de son PIB à ce secteur source d'innovations.

Pour atteindre cet objectif, Emmanuel Macron dit croire "beaucoup à la recherche partenariale" public-privé et souhaite "soutenir le développement d'entreprises de taille intermédiaire, entre PME et grands groupes, qui innovent et qui sont capables de tirer l'ensemble de la recherche".

Place à la stratégie Europe 2020

Pour mémoire, la stratégie de Lisbonne souffrait de l'absence de moyens financiers spécifiques. De fait, quand les États-Unis disposent d'un budget fédéral qui leur permet de consacrer 127 milliards de dollars par an à la recherche, l'Union européenne, dont le budget n'est pas de nature fédérale, n'y consacre que 4 milliards d'euros chaque année.

Actant l'échec de cette stratégie, la Commission a mis au point en mars 2010 la stratégie Europe 2020, plus globale, visant une "croissance intelligente, durable et inclusive", organisé autour de trois axes : l'innovation, l'accroissement du taux d'emploi et la durabilité de la croissance. Ses objectifs chiffré sont les suivants : un taux d'emploi global de 75%, soit 5 points de plus que dans la stratégie de Lisbonne), un budget de la recherche équivalent à 3% du PIB (reprise de l'objectif précédent, réaffirmé malgré le contexte de réduction des déficits et de la crise), une réduction de 25% de la pauvreté, ou encore une diminution de l'échec scolaire de 15 à 10%.