Réforme des retraites : la promulgation de la loi provoque la colère des syndicats

Par latribune.fr  |   |  542  mots
Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT. (Crédits : Reuters)
La promulgation de la réforme des retraites, avec sa mesure phare de recul de l'âge de départ à 64 ans, est un nouveau signe de « mépris », ont tour à tour jugé samedi le numéro un de la CFDT Laurent Berger et son homologue de la CGT Sophie Binet. Les syndicats de la SNCF, eux, proposent une journée « de la colère cheminote » jeudi prochain.

Les réactions n'ont pas tardé. La promulgation de la réforme des retraites, avec sa mesure phare de recul de l'âge de départ à 64 ans, est un nouveau signe de « mépris », ont tour à tour jugé samedi le numéro un de la CFDT Laurent Berger et son homologue de la CGT Sophie Binet. La promulgation de la loi au Journal officiel dans la nuit de vendredi à samedi au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel « confirme le violent mépris du président de la République à la fois pour la population et puis en particulier pour les organisations syndicales, sachant qu'hier soir, l'ensemble des organisations syndicales avaient solennellement appelé Emmanuel Macron à tirer les leçons de la censure (de certains articles, ndlr) du Conseil constitutionnel et à ne pas promulguer la loi », a déclaré la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet sur Franceinfo.

« Je crois que c'est une décision qui est totalement honteuse. La preuve, il la prend en pleine nuit, dans le dos des travailleurs et des travailleuses qui sont mobilisés depuis des mois pour exiger le retrait de cette réforme violente », a-t-elle complété. Emmanuel Macron « nous claque la porte au nez encore une fois et il confirme la radicalisation très inquiétante du pouvoir », a-t-elle encore ajouté.

« Cette réforme est injuste »

« De nuit comme de jour, cette réforme est injuste! La sagesse démocratique exigeait de ne pas la promulguer et de renouer le dialogue », a pour sa part commenté le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger sur Twitter. « Depuis le début, le mépris renvoyé aux travailleurs aura été constant. Mais leur dignité dans la rue est plus forte », a souligné Laurent Berger, qui donne rendez-vous le 1er mai, date de la fête des travailleurs, qui fera l'objet d'une mobilisation unitaire des organisations syndicales opposées à la réforme des retraites.

De leur côté, les syndicats de la SNCF sont également très remontés. Les quatre syndicats représentatifs du groupe ont appelé samedi à une « journée d'expression de la colère cheminote » jeudi prochain, présentée comme une « étape de préparation » aux manifestations du 1er mai. « La promulgation nocturne de la loi ne change rien du tout à notre combat. Nous ne passerons pas à autre chose tant que cette loi n'est pas abandonnée », affirment dans un communiqué la CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots, qui mènent une grève reconductible depuis le 7 mars.

Un « bras d'honneur »

Avant les défilés du 1er mai, les organisations syndicales « proposent, comme étape de préparation, de faire du 20 avril prochain une journée d'expression de la colère cheminote (...) y compris dans un cadre interprofessionnel », indiquent-elles. Cette date tombe la veille des vacances scolaires des régions parisienne et occitane et d'un week-end de chassé-croisé dans les autres zones qui sont déjà en congés. Dénonçant la « brutalité de la réforme » et le « bras d'honneur » du gouvernement malgré les nombreuses journées de mobilisation, l'intersyndicale estime que « la violence sociale, orchestrée par le gouvernement et le président des riches, nous engage à rester mobilisés ».

(avec AFP)