Régionales : Bartolone candidat... mais ne veut pas de concurrence

Par Jean-Pierre Gonguet  |   |  384  mots
François Hollande et Manuel Valls font le forcing depuis des semaines pour que Claude Bartolone soit candidat aux régionales
Si le PS oublie sa primaire socialiste fin mai, Claude Bartolone sera candidat aux régionales en Ile-de-France. François Hollande et Manuel Valls ont fait le forcing. Les sondages confidentiels en font le mieux placé pour réaliser l’unité de la gauche au second tour. Reste à convaincre Jean-Paul Huchon et Marie-Pierre de la Gontrie

Claude Bartolone pourrait être le candidat socialiste aux élections régionales alors qu'il y a 10 jours il exprimait à François Hollande, son refus ferme et quasi définitif d'y aller dans les conditions actuelles.  Car le Président de l'Assemblée Natione ne sera jamais pas candidat à la primaire socialiste prévue fin mai. Claude Bartolone peut rentrer dans la course, mais pas pour déchirer le parti dans un affrontement stérile avec Jean Paul Huchon, le président sortant, Marie Pierre de la Gontrie la vice présidente sortante, Benoit Hamon, l'ex conseiller régional et putatif impétrant, ainsi qu'un ou deux autres. Rejouer les Atrides, non.

Claude Bartolone avait les moyens de se faire prier : après tout, en 2017, s'il perd la Présidence de l'Assemblée Nationale, il pourrait, sans grand souci être réélu député de Seine St Denis. Seulement voilà, depuis des mois François Hollande et Manuel Valls lui demandent. Avec insistance : la semaine dernière alors qu'il était en Nouvelle Calédonie François Hollande l'a appelé tous les jours pour le faire changer d'avis. Manuel Valls aussi. Certes le Premier ministre peut avoir envie de se débarrasser d'un éventuel rival, mais il veut surtout ne pas s'offrir une défaite en Ile de France. Or les sondages réalisés par Matignon montrent que, sur les 4 candidats potentiels, il était, au deuxième tour, le mieux placé pour réunir toute la gauche. Manuel Valls pense que la région n'est pas perdue et surtout qu'elle peut être gagnée par une majorité de gauche. Depuis quelques semaines certains socialistes pensaient en effet que la région pouvait éventuellement être gérée par la gauche avec une majorité relative au cas où le FN aurait empêché l'UMP et l'UDI d'avoir la majorité absolue.

En disant qu'il était éventuellement candidat, Claude Bartolone a dit publiquement ce que il avait dit en privé à François Hollande mardi soir. Un marché clair : l'Elysée et Matignon se chargent de convaincre Jean Paul Huchon, Jean Christophe Cambadelis convainc lui Marie Pierre de la Gontrie. Cette dernière était effectivement, selon les pointages de la rue de Solférino, celle qui aurait pu sortir en tête des primaires. La maneuvre peut marcher. Ou non...