Retraites : les syndicats en ordre de bataille pour une journée de mobilisation cruciale

Par latribune.fr  |   |  615  mots
Les syndicats espèrent frapper un grand coup. (Crédits : Reuters)
Les organisations syndicales espèrent frapper un grand coup ce samedi à l'occasion de la quatrième journée de mobilisation alors que la réforme des retraites a provoqué des débats éruptifs à l'Assemblée nationale cette semaine.

C'est "un rendez-vous extrêmement important", a déclaré vendredi sur franceinfo le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, appelant "tout le monde à aller dans les manifestations". C'est la première fois depuis le début du mouvement que les syndicats organisent des manifestations le samedi, "l'occasion pour un certain nombre de salariés qui ne pourraient pas se mobiliser en semaine" de le faire, a souligné samedi sur RMC Marie Buisson, secrétaire générale de la CGT éducation, car "trois journées de grève, c'est trois journées de salaire en moins". Cette semaine, la réforme des retraites a donné lieu à des débats explosifs au sein de l'hémicycle, notamment sur la question extrêmement sensible des régimes spéciaux.

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La CFDT veut dépasser le million de manifestants

"Dépasser le million de manifestants ça serait un beau succès", a estimé M. Berger. De source policière, on s'attend à une participation comprise entre 600.000 et 800.000 personnes, dont 90.000 à 120.000 à Paris, où le défilé ira de République à Nation. 10.000 forces de l'ordre seront mobilisées partout en France, dont 4 500 à Paris. Sans appel à la grève, les réseaux RATP et SNCF devraient fonctionner normalement, permettant à tous de venir manifester... ou de partir en vacances, ont souligné les syndicats.

Les trois premières journées d'action ont réuni entre 757.000 et 1,27 million de personnes selon les autorités (entre "près de deux millions" et "plus de 2,5 millions" selon l'intersyndicale), sans infléchir l'exécutif, qui tient bon sur la mesure phare de la réforme, le recul de l'âge légal de départ à 64 ans.

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D'autres mobilisations prévues en février et mars

Les principaux syndicats restent mobilisés et une nouvelle journée d'action est programmée pour jeudi 16 février, à la veille de la fin de l'examen du projet de loi à l'Assemblée nationale. Le mot d'ordre reste le même : abandon de la réforme qui prévoit notamment un report de 62 à 64 ans de l'âge légal de départ à la retraite.

Une mobilisation est en outre envisagée les 7 et 8 mars, hors vacances scolaires, au moment où le texte sera débattu au Sénat, ont indiqué des sources syndicales. Un durcissement du mouvement, avec le lancement d'une grève reconductible, n'est pas exclu.

"Quand quelqu'un ne vous écoute pas, vous haussez le ton. Et nous, la façon de hausser le ton, c'est de partir en grève reconductible", a prévenu jeudi Fabien Villedieu, délégué syndical chez Sud-Rail sur BFMTV.

Des précisions devraient être données par l'intersyndicale lors une conférence de presse prévue samedi en fin de matinée, avant le départ du cortège parisien qui s'élancera de la place de la République à 13h00, direction place de la Nation.

Ambiance électrique à l'Assemblée nationale

Dans l'hémicycle, la semaine a été marquée par des débats électrique entre les députés de la majorité et l'opposition de la Nupes. L'article 7, qui porte la mesure d'âge, pourra-t-il faire l'objet d'un vote ? Rien n'est moins sûr, alors que les députés de la Nupes ont déposé des milliers d'amendements, débattus dans une ambiance tumultueuse qui est encore montée d'un cran vendredi avec l'exclusion pour 15 jours du député insoumis Thomas Portes pour un tweet polémique, le montrant le pied posé sur un ballon à l'effigie du ministre du Travail Olivier Dussopt.

(Avec agences)