Retraites : Macron fait sa rentrée lundi pour une semaine à haut risque

Par AFP  |   |  493  mots
(Crédits : LUC GNAGO)
Après un mois de grève contre la réforme des retraites, Emmanuel Macron réunit lundi le premier Conseil des ministres 2020, ouvrant une semaine-clé ponctuée par la reprise mardi de discussions difficiles avec les syndicats en colère et de deux journées de manifestations jeudi et samedi.

Lundi, comme pour chaque rentrée de janvier, le gouvernement se réunira au ministère de l'Intérieur pour un petit-déjeuner de travail, puis tous les ministres parcourront à pied les 50 mètres qui séparent l'hôtel Beauvau du Palais de l'Élysée. Avant de débuter le Conseil des ministres, le gouvernement présentera ses vœux au président.

Emmanuel Macron et son gouvernement devront ensuite arrêter leur stratégie pour sortir d'un conflit où chacun campe sur ses positions.

Édouard Philippe, enjoint par le chef de l'État le 31 décembre de trouver un "compromis rapide" avec "les syndicats qui le veulent", a déjà convoqué vendredi plusieurs des ministres concernés. Une réunion impromptue, pour faire le point sur la situation dans les transports et l'avancée des "négociations".

Lesquelles semblent bloquées. Emmanuel Macron s'est redit déterminé à "mener à terme" la réforme et n'a rien lâché, notamment sur l'âge-pivot, qui a mis en colère les syndicats réformistes CFDT, CFTC et Unsa.

Mais à moins d'apparaître comme partisans d'un passage en force, Emmanuel Macron et son Premier ministre n'ont plus que deux semaines pour trouver une solution avant la présentation de la réforme en Conseil des ministres, la semaine du 20 janvier.

D'autant que les opposants cherchent à remobiliser leurs troupes pour durcir le mouvement et gagner la bataille de l'opinion. Selon un sondage Odoxa, le soutien au mouvement de grève reste majoritaire mais s'essouffle (61%, - 5 points en deux semaines). Trois Français sur quatre (75%, -2) sont insatisfaits du projet en l'état et souhaitent que le gouvernement y renonce (29%) ou abandonne "son idée d'un âge pivot de 64 ans" (46%).

Deux journées de mobilisation

L'opposition, de gauche comme de droite, accuse également le gouvernement d'être "responsable de l'enlisement" et de la "pagaille". Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire en revanche a enjoint vendredi de "passer à autre chose" afin de limiter les impacts de la grève, notamment sur les artisans et commerçants d'Ile-de-France.

La suite de la semaine s'annonce cruciale dans le bras de fer entre les syndicats et l'exécutif. Deux grandes journées d'actions sont prévues: d'abord jeudi 9 janvier, avec un appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU) à une journée interprofessionnelle de manifestations et de grèves. Puis le samedi 11 janvier, avec un appel à manifester dans tout le pays, lancé vendredi par la même intersyndicale. Reste à savoir quelle position position adoptera le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, qui pourrait être sensible à des concessions sur la pénibilité mais qui a fait du retrait de l'âge pivot un critère non négociable.

En attendant, le trafic SNCF restait perturbé pour les retours de vacances scolaires du weekend-end mais avec une amélioration, tout comme à la RATP. La SNCF prévoit une "forte amélioration" du trafic TGV la semaine prochaine