Dans un an, la Sécu remboursera moins bien ceux qui refusent les médicaments génériques

Par latribune.fr  |   |  374  mots
Le projet de budget de la Sécurité sociale dévoilé mardi contient deux nouvelles mesures censées produire des économies : mais l'une va pénaliser financièrement les patients, et l'autre va réduire la liberté de prescription des médecins. Bercy espère ainsi économiser à court terme quelque "100 millions d'euros".

Comme chaque année, le gouvernement veut renforcer le recours aux médicaments génériques dans le cadre des économies (3,8 milliards en 2019) demandées au secteur de la santé, misant cette fois-ci sur deux nouvelles mesures.

Il s'agit d'une nouvelle phase coercitive, en deux volets. Premier volet : selon une disposition du projet de budget de la Sécurité sociale dévoilé mardi, les patients refusant sans justification médicale les médicaments génériques proposés par leur pharmacien seront moins bien remboursés. La mesure entrera en vigueur dans à peine plus d'un an, dès le 1er janvier  2020.

40% moins cher que le médicament princeps

Ainsi, le "remboursement d'un assuré qui ne souhaiterait pas, sans justification médicale, la substitution proposée par le pharmacien se fera désormais sur la base du prix du générique", est-il écrit dans le dossier de presse du projet de loi de financement de la sécu (PLFSS).

Or un générique coûte en moyenne 40% de moins que le princeps, selon le ministère de la Santé.

"Il s'agit ainsi de reconnaître un même niveau de prise en charge pour des soins de même qualité", insiste le gouvernement. "Cette mesure s'appliquera à compter du 1er janvier 2020 afin de disposer du temps nécessaire pour accompagner sa mise en place auprès des patients", est-il précisé.

Encadrer les ordonnances des médecins

L'autre mesure vise à "mieux réguler les conditions dans lesquelles les médecins" peuvent apposer la mention "non-substituable" sur leurs ordonnances et qui empêche les pharmaciens de proposer des génériques à la place des médicaments d'origine dits "princeps", selon Bercy.

Succès des génériques en France mais risque de ralentissement

Cette mention devra reposer "sur des critères médicaux objectifs, définis en lien avec l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé", explique le dossier de presse.

Ces mesures devraient permettre à court terme "moins de 100 millions d'euros" d'économies, selon Bercy.

"Le taux de substitution générique/princeps dépasse à ce jour les 80% en France" mais les "mécanismes en faveur de la substitution montrent aujourd'hui un certain essoufflement" justifie le gouvernement.

(Avec AFP)