Sarkozy promet un "contre-choc" fiscal et une coupe dans les dépenses

Par latribune.fr  |   |  474  mots
"La dépense publique pèse dans la richesse nationale pour 57,5%. Nous n'avons pas le choix." a-t-il indiqué sur Radio Classique et Paris Première.
L'ancien président de la République a proposé mercredi un "contrat de redressement" pour la France" applicable "dès juillet 2017", avec la suppression de 100 milliards d'euros de dépenses publiques en début de quinquennat et un "contre-choc fiscal" de 25 milliards d'euros. Le député Les Républicains Hervé Mariton juge ces propositions "irresponsables"

Alors que les membres du parti "Les Républicains" (LR) tiennent aujourd'hui une journée de travail sur les dépenses publiques et la fiscalité, Nicolas Sarkozy a précisé ses projets :

"Je voudrais proposer un contrat de redressement à la France, avec quelque chose qui ne s'est jamais fait: déposer sur le bureau de l'Assemblée nationale et sur le bureau du Sénat, en même temps, au mois de juillet 2017, un projet de loi portant sur la suppression de 100 milliards de dépenses publiques sur la durée du quinquennat."

Dans le détail, "cela veut dire notamment diminuer de 300.000 le nombre de fonctionnaires" et "augmenter la durée de travail dans la fonction publique".

Baisser l'impôt sur le revenu de 10%, supprimer l'ISF...

"La dépense publique pèse dans la richesse nationale pour 57,5%. Nous n'avons pas le choix. Ce n'est pas une alternative, une question de gauche ou de droite, de libéralisme ou de socialisme. C'est une question de bon sens: la France dépense trop", a argumenté l'ancien chef de l'Etat (2007-2012).

Simultanément, "je propose dès juillet 2017 de diminuer de 10% l'impôt sur le revenu, dès juillet 2017 de supprimer toutes les charges au niveau du Smic et d'exonérer de charges jusqu'à 1,6 Smic progressivement, et de supprimer l'ISF", a égrené Nicolas Sarkozy qui a attaqué son successeur François Hollande.

"Ça fait quatre ans qu'il nous explique que ça va mieux. Les chiffres disent quoi? S'agissant du déficit à 3,5%, s'il s'est amélioré, c'est exclusivement parce que le déficit des collectivités locales s'est arrêté: 4,6 milliards de déficit passé à 700 millions d'excédent. Le déficit de l'Etat a augmenté", a poursuivi le président des "Républicains" (LR).

Il poursuivait sa diatribe, enchaînant sur les sujets de la croissance et du chômage:

"La croissance? Cela fait quatre ans que nous avons en France des performances inférieures à la moyenne de la zone euro. (...) Le chômage n'a jamais été si bas dans la zone euro, n'a jamais été si haut en France depuis 1997".

Des propositions "irresponsables"

Invité de RFI, le député Hervé Mariton, candidat à la primaire, a jugé "irresponsables" les propositions de Nicolas Sarkozy, lesquels consistent selon lui à "baisser les impôts massivement en début de mandat et de programmer de manière très progressive la baisse des dépenses".

"Quand vous aggravez ainsi les déficits, quand vous montrez que vous avez beaucoup de courage pour baisser les impôts mais que vous n'avez pas le même courage pour baisser les dépenses, personne n'a confiance en ce que vous faites", a estimé Hervé Mariton, favorable à une baisse des dépenses publiques de "100 à 120 milliards", "répartie moitié baisse du déficit, moitié baisse d'impôts" exécutées "au même rythme".

(avec AFP)