Sept ans après Fukushima, des associations dénoncent le "mythe d'un nucléaire sans danger"

Par latribune.fr  |   |  500  mots
Le 11 mars 2011, la centrale nucléaire Fukushima Daiichi avait été gravement endommagée après un tsunami. Au niveau du réacteur 4, dont le cœur n'a pas fondu, les travaux d'enlèvement des assemblages de combustible situés dans la piscine ont été achevés fin 2014. (Crédits : Reuters)
Sept ans après la catastrophe de Fukushima, plusieurs centaines de manifestants se sont réunis, dimanche 11 mars à Paris, à l'appel du réseau "Sortir du nucléaire" pour dénoncer le "mythe d'un nucléaire sans danger". L'ancien Premier ministre japonais Naoto Kan, repenti du nucléaire, livrera son message ce lundi à l'Assemblée nationale.

Le message des associations du réseau "Sortir du nucléaire" est clair : il faut fermer les centrales françaises et engager immédiatement le désarmement nucléaire de la France. Le 11 mars, à 14h46, heure où un tremblement de terre a frappé le Japon en 2011, une centaine d'entre eux se sont allongés en hommage aux victimes du tsunami meurtrier et de la catastrophe nucléaire qui l'a suivi, à Fukushima.

Catherine Fumé, administratrice du réseau, a dénoncé la situation des travailleurs du nucléaire et les nombreux incidents dans les centrales françaises.

"Aucune solution satisfaisante n'existe actuellement pour la gestion des déchets à long terme", a t-elle martelé.

En ligne de mire, le projet d'enfouissement des déchets radioactifs à Bure et le chantier du nouveau réacteur EPR de Flamanville, qui, multipliant les déboires, devrait finalement coûter autour de 10,5 milliards d'euros (au lieu des trois milliards prévus).

Le "mythe d'un nucléaire sans danger"

Alors que le groupe français EDF a signé, samedi, en Inde, un accord portant sur le schéma industriel du projet de centrale de Jaitapur, présenté comme le plus grand projet nucléaire au monde, Catherine Fumé a fustigé le fait que "l'opposition au nucléaire, quand elle n'est pas criminalisée, est considérée comme une atteinte à la grandeur de la France". La sortie du nucléaire reste effectivement un sujet tabou dans l'Hexagone : il faut savoir que la filière nucléaire est la troisième filière industrielle française, derrière l'aéronautique et l'automobile, et que les centrales nucléaires fournissent aujourd'hui la majorité de l'électricité sur le territoire.

Pas plus tard qu'en novembre dernier, le ministre de l'Écologie Nicolas Hulot avait lui-même reconnu qu'il serait "difficile" d'atteindre l'objectif fixé par la loi de transition énergétique votée en 2015. Il table sur la baisse du nucléaire à 50% de la production électrique en 2025.

La chercheuse en santé publique Annie Thébaud-Mony a dénoncé, quant à elle, le "mythe d'un nucléaire sans danger" et rendu hommage aux travailleurs du nucléaire "irradiés autant qu'invisibles", "face au cynisme de ceux qui les emploient".

L'ancien Premier ministre japonais en visite à Paris

Cette manifestation parisienne a aussi donné le coup d'envoi d'une votation sur la sortie du nucléaire, organisée par la France insoumise en ligne et dans des bureaux de vote du 11 au 18 mars. Jean-Luc Mélenchon était d'ailleurs présent le 11 mars, place de la République à Paris.

L'ancien Premier ministre japonais Naoto Kan, en poste lors de la catastrophe et devenu un fervent militant antinucléaire, doit se rendre ce lundi à Paris où il va entamer une tournée qui passera par l'Assemblée nationale, Flamanville et le parlement européen.

"Si tout se passe mal, un accident nucléaire a des conséquences bien plus teribles que la plus terribles des guerres", a déclaré Naoto Kan dans Le Parisien daté de dimanche.

(Avec AFP)